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La reprise hésitante des activités scolaires

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Après trois mois de suspension due aux troubles politiques, certains établissements scolaires tendent à reprendre, en ce début du mois de décembre 2019, les activités académiques, dans un contexte encore flou, en invitant les écolières et les écoliers à s’abstenir, pour le moment, de porter leurs uniformes. Dans ce contexte, le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) dit «applaudir l’engagement de la population, en général, et de la communauté éducative, en particulier, pour la poursuite des activités scolaires». La plupart des actrices et des acteurs ont répondu à «l’appel du ministère de l’Éducation et ont compris que le droit à l’éducation ne saurait attendre et doit être respecté, en toutes circonstances», a estimé le MENFP. Le MENFP a dit «remercier les différentes actrices et acteurs du système pour leur contribution à cet effort collectif de dépassement des différences, afin de protéger les intérêts des enfants et de l’école, qui est un patrimoine commun». Le calendrier scolaire 2019-2020 devrait être réaménagé et publié sous peu, a fait part le ministère de l’Éducation. Les écoles privées prennent des mesures pour récupérer les 41 jours de classe perdus. Avec 41 jours perdus sur les 189 programmés dans le calendrier scolaire initial, en raison de la crise socio-politique et de l’insécurité, plusieurs institutions scolaires privées, sans attendre la publication du calendrier réaménagé du Ministère, ont dit aux parents, qu’afin de récupérer les jours d’enseignement perdus, plusieurs mesures sont envisagées dont, entre autres : la réduction des jours de vacances, la diminution des heures d’activités parascolaires, l’augmentation des heures de cours quotidien ou encore des classes en fin de semaine. Ces mesures seraient appliquées durant toute l’année scolaire restante, afin que les enfants ne soient pas pénalisés et puissent recevoir l’essentiel des notions obligatoires pour chaque classe. Pour le collège Catts Pressoir, qui participe à des programmes internationaux, le remaniement du calendrier est très poussé. «Le calendrier remanié et les travaux réalisés sur la plateforme nous permettront d’offrir un peu plus de 200 jours de travail aux élèves. Nous nous sommes engagés auprès des parents et des élèves, malgré les grandes difficultés, pour atteindre intégralement les objectifs prévus pour l’année», a déclaré Guy Étienne. Par ailleurs, le directeur de cet établissement scolaire s’est dit prêt à partager avec les élèves des écoles publiques, surtout ceux en classes d’examen, sa stratégie pédagogique pour couvrir le programme. Au collège La Sève, le professeur Amary Joseph Noël prend en compte, dans son calendrier remanié, même les enfants au kindergarten. Une heure sera ajoutée par jour sur les heures de classe pour le jardin d’enfants, le fondamental et le secondaire. Ces deux niveaux travailleront inclusivement le samedi, entre 8 heures et midi. «Ces mesures ont été adoptées, compte tenu des 60 heures de classe perdues par les élèves et la reprise hésitante des activités dans le pays. La possibilité des cours additionnels ne sera considérée qu’en janvier 2020», peut-on lire dans une note de l’école, à l’intention des parents. La hantise d’un autre épisode de «peyi lòk» pousse d’autres directeurs d’établissements scolaires à accélérer la cadence avec les élèves. Alix Anthony, du Collège de Côte-Plage, a dit offrir le choix, entre samedi et dimanche, pour des cours spéciaux aux élèves de confession adventiste, en plus de rallonger le nombre d’heures par jour. Après avoir donné des notions à travailler à la maison aux enfants, Marie Lourdes Frank, du Collège Notre-Dame des Petits, a fait savoir qu’elle compte les évaluer pour voir les acquis et répéter l’expérience, en cas de troubles sociaux en 2020. Ces deux écoles de Carrefour ont indiqué qu’elles ne considéreront que ce qui est essentiel pour l’année académique. Les activités extrascolaires seront mises en veilleuse. De son côté, la Conférence des recteurs, présidents et dirigeants d’universités et d’institutions d’enseignement supérieur haïtiennes (CORPUHA) invite toute la communauté universitaire à reprendre les activités relatives à l’enseignement, en vue de  rétablir la normalité de l’exercice académique 2019-2020. Qu’elles soient publiques ou privées, les universités haïtiennes ont beaucoup souffert des semaines de crise qui les avaient contraintes de fermer leurs portes et de repenser de nouveaux calendriers académiques et administratifs. En raison de ce moment d’accalmie observé, la CORPUHA, soulignant qu’elle reste fortement attachée aux intérêts supérieurs de la nation et, considérant que «le fonctionnement des institutions universitaires en tant qu’instrument de paix sociale, de développement du capital humain, est impératif», dit souhaiter que la sécurité des écoliers et des universitaires soit garantie dans les rues, d’après une note de presse, publiée le 28 novembre 2019.

Altidor Jean Hervé

 

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