HomeActualitéLe pouvoir a du mal à se rendre à l’évidence

Le pouvoir a du mal à se rendre à l’évidence

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Désarçonnée, la police a besoin d’une vision politique qui lui permette de situer sa mission et ses fonctions dans une société complexe, en perpétuel mouvement. Le pouvoir a changé la mission de la police en «Protéger les convois de marchandises des riches». Ces derniers jours, le pouvoir a déclenché la machine de répression contre les protestataires, dans diverses régions en Haïti. Devant et derrière les convois de marchandises, des policiers lourdement armés escortaient les convois. Une fois arrivée sur les barricades, ces policiers escorteurs n’éprouvaient aucune gêne à dégainer leurs armes. La mission est de «Protéger les affaires des riches». En effet, des barricades ont été encore érigées, le lundi 25 novembre 2019, sur certaines routes, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, et dans plusieurs villes en province. À Port-au-Prince, les routes ont été bloquées au niveau de Carrefour Drouillard (périphérie nord), Carrefour Fleuriot, Tabarre 27 et Carrefour Marassa (périphérie nord-est). Des jets de pierres ont été enregistrés à Drouillard, alors que des barricades ont été constatées dans la zone de Cabaret (département de l’Ouest), sur la route nationale No. 1. Il y a des barricades de pneus usagés enflammés, tout près du Viaduc, au niveau des routes de Delmas et de l’aéroport international de Port-au-Prince. Les routes sont obstruées au niveau de la centrale Varreux à Cité-Soleil (nord), à l’avenue Martin Luther King, communément appelée «Nazon», ainsi qu’à la rue Oswald Durand (centre-ville de Port-au-Prince), où des protestataires lancent des pierres. En outre, des barricades ont été également remarquées à Fonds-des-Nègres (département des Nippes, une partie du Sud-Ouest d’Haïti) et à Mirebalais (département du Plateau Central). Les routes ont été également bloquées à Chalon (Nippes) dans la ville de Miragoâne, sur la route nationale No. 2. Deux personnes ont été blessées par balles, par des agents de la Police nationale d’Haïti (PNH), le dimanche 24 novembre 2019, lors d’une manifestation antigouvernementale, dans la localité de Chalon, à Miragoâne. La manifestation du 24 novembre 2019, à Miragoâne, réclamait aussi la démission sans condition de Jovenel Moïse.

D’autre part, l’organisation Konbit ayisyen pou lojman altènatif (KAYLA) a dénoncé la tentative de l’ambassadrice américaine auprès de l’Organisation des Nations Unies, Kelly Craft, de forcer les protagonistes politiques haïtiens à accepter de former un gouvernement avec le président Jovenel Moïse. «Les pays dits amis d’Haïti, réunis au sein du Core Group et représentant la communauté internationale, ne défendent que leurs intérêts, au détriment du peuple haïtien», a dit KAYLA, dans une note. Examinant le rôle, joué par les puissances impérialistes, dans les coups d’État dans les Amériques, KAYLA estimait que celles-ci n’ont, de ce fait, aucune moralité ni éthique pour venir faire la leçon au peuple haïtien.

Moins de 24 heures après que l’ambassadrice américaine auprès de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Kelly Dawn Knight Craft, a appelé, à Port-au-Prince, Jovenel Moïse et les autres élus à se mettre ensemble pour chercher une solution à la crise, le président de plus en plus décrié s’est vite mis en besogne. Comme pour s’exécuter, Jovenel Moïse a rapidement convoqué, le jeudi 21 novembre 2019, une réunion, au Palais national, avec des représentants du pouvoir législatif et du pouvoir judiciaire, sur la crise sociopolitique actuelle. À travers un communiqué, l’ambassadrice étasunienne auprès de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Kelly Dawn Knight Craft, en visite en Haïti, le mercredi 20 novembre 2019, a encouragé les protagonistes à mettre de côté leurs désaccords, pour trouver ensemble une solution, au bénéfice des Haïtiennes et des Haïtiens. À rappeler que divers secteurs de la vie nationale demandent aux États-Unis d’Amérique de cesser de supporter Jovenel Moïse qui serait impliqué dans des scandales de corruption, notamment dans le dossier de dilapidation des fonds PetroCaribe d’aide vénézuélienne à Haïti.

Emmanuel Saintus

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