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Dialogue: mieux vaut ne pas tenter le diable

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Trop tard, trop peu. Jovenel Moïse, par le fait d’avoir trahi le peuple, a pris la vessie pour la lanterne. Il réfléchit avec ses pieds, sans respect pour le malheur du peuple haïtien. Ce démoniaque joue avec ces malheureux, pour faire son beurre. C’est, de loin, la première fois, mais Jovenel Moïse ne reconnaît toujours que la donne a changé en sa défaveur et qu’il n’est plus ce qu’il croyait être. Les règles du jeu ont changé et le peuple haïtien ne laissera plus Haïti être la chasse-gardée des États-Unis et de leur poulain Jovenélien-PHTK. Le peuple a tiré les leçons des évènements passés car il s’était laissé instrumentaliser, à coup de propagandes mensongères, des médias «mainstream», des journalistes ripoux, au service du pouvoir en place. En effet, une énième commission a été mise en œuvre par le Palais national. Cette commission mort-née est composée uniquement des conseillers et porte-parole de Jovenel Moïse. Le mardi 8 octobre, le Secrétaire Général du Palais national, Lyonel Valbrun, a annoncé, dans une note, que le Président Jovenel Moïse avait nommé 7 personnalités, chargées de conduire les discussions avec tous les acteurs impliqués, devant aboutir à une solution concertée de sortie de crise. Il s’agit de Evans Paul (ex-Premier Ministre de facto); Josué Pierre-Louis, Coordonnateur Général de l’Office de Management et des Ressources Humaines; Émilie Jessy Less, ex-ministre du Tourisme; Rénald Lubérice, actuel secrétaire général du Conseil des ministres; Sainphor Liné Balthazar (Président du parti au pouvoir, Tèt Kale); Jude Charles Faustin, conseiller présidentiel; Jean Rodolphe Joazile, ex-président du Parlement et ancien Ministre de la Défense. La note de poursuivre: «le Président de la République est déterminé à tout mettre en œuvre, afin que la Nation reprenne définitivement la voie de la stabilité, du progrès social économique et politique.» En réponse à cet appel de Jovenel Moïse, les militants de l’opposition ont conseillé aux leaders de l’opposition démocratique de ne pas s’asseoir à la table du dialogue et de ne pas se laisser impliquer dans un jeu voué à l’échec. La commission présidentielle de dialogue a été rejetée d’un revers de main par les leaders de l’opposition et le peuple haïtien. Me André Michel, porte-parole de l’opposition radicale du secteur Démocratique et Populaire, a fait savoir: que «le Secteur Démocratique et Populaire rejette cette Commission présidentielle mort-née de dialogue. Cette Commission n’a pas de crédibilité. La solution à la crise est la démission de Jovenel Moïse». De son côté, le sénateur Antonio Cheramy alias «Don Kato» (Ouest, VERITE), a critiqué la Commission de dialogue présidentielle. «Cette commission prouve que Jovenel Moïse n’entend en rien le cri de la population qui ne jure que par sa démission.» Son collègue, Youri Latortue (AAA), abonde dans le même sens et balaye, d’un revers de la main, cette Commission, estimant que le Chef de l’État «est en train de ridiculiser le peuple». Il affirme: «Nous allons, vendredi, chercher la lettre de démission du Président Jovenel Moïse.» Pour sa part, Jude Charles Faustin, Conseiller du Chef de l’État et également membre de la Commission, a précisé qu’il n’y avait aucun préalable aux discussions et que la Commission de dialogue entendait rencontrer tous les acteurs. «Il n’y aura pas de sujets tabous», soulignant que c’est autour de la table que sera défini la méthodologie, les règles de comportements et l’agenda des discussions. En ce qui a trait à la démission du Président Moïse, Faustin soutien que le Chef de l’État ne va pas remettre sa démission, chaque fois qu’il y a contestation et que la rue et l’opposition le lui demandent. Par ailleurs, il s’est montré très critique envers les leaders de l’opposition qui sont en train de transformer Haïti en une deuxième Somalie. Le mercredi 9 octobre, l’ancien Premier Ministre Evans Paul, dit «K-Plim» (qui ne cesse de perdre ses plumes) a déclaré sur les ondes d’une radio de la Capitale que les membres de la Commission de dialogue vont tout faire pour défendre les intérêts du peuple haïtien, sans esprit partisan et sans aucune exclusion.

Dans une adresse à la nation, le président du Sénat, Carl Murat Cantave, a demandé au Chef de l’État et aux élus des Pouvoirs Législatif et Judiciaires de mettre leurs mandats sur la table des négociations, afin de résoudre la crise socio-politique, «pour entamer, tout de suite et sans dilatoire, le dialogue dans lequel vous avez incessamment engagé la communauté nationale et internationale depuis plus de 6 mois. Le dialogue constitue l’unique et la seule planche de salut pour la résolution de nos maux. Aujourd’hui, au lieu de nous entredéchirer, nous n’avons qu’un seul choix, celui de nous rassembler en frères, autour des desiderata de la population. Aujourd’hui, nous avons le choix de délivrer ou d’être livrés, nous avons le choix de servir ou d’être desservis, nous avons le choix de gagner ou de perdre, de vaincre ou d’être vaincus. » Et Cantave d’ajouter que: «Le Sénat, par la voix de son Président, présente ses excuses au peuple haïtien tout entier pour ses déboires, ses fautes, ses incohérences, ses dérives, et se porte garant de ce dialogue pour sauver ce qui peut être sauvé. Le Sénat ne mourra pas. Le Président du Sénat que je suis encore, convoque les sénateurs, toutes chapelles confondues, à une assise urgente, une assise du devoir, pour recoudre le tissu sénatorial déchiré et pour réfléchir sur un scénario rapide de sortie de crise. L’absentéisme n’est plus de mise, la politique de la chaise vide ne tient plus. Le pays a besoin de nous!»

Par ailleurs, en début de semaine, le sénateur républicain de la Floride, Marco Rubio, réagissant sur la crise en Haïti et aux demandes répétées de l’opposition de démission du Président Jovenel Moïse, a déclaré lors de la conférence «Inter American Press Association » que ce n’était pas le rôle des États-Unis d’inviter un dirigeant élu démocratiquement à se retirer. Ces propos interviennent alors que les Haïtiens ont accusé, la semaine écoulé, l’administration Trump de soutenir Jovenel Moïse. Le sénateur Rubio, l’un des partisans les plus solides d’Haïti, a ajouté: «Mon intérêt pour Haïti a toujours été d’avoir une démocratie, des élections et un État de droit, et je continuerai à la soutenir dans ces efforts. Nous n’avons pas de rôle à jouer dans qui démissionne et qui reste.» Rappelons que lors d’une rencontre la semaine écoulée, avec Nancy Pelosi, la Présidente de la Chambre des Représentants des États-Unis, et des leaders de la communauté haïtienne du Sud de la Floride, la Congresswoman démocrate, Frederica Wilson, avait proposé une alternative à la crise, beaucoup plus engagée, en déclarant «Soit on trouve une solution pour mettre fin aux manifestations, soit on trouve un moyen pour destituer le Président.» Les US n’ont ni amis ni alliés. Ils n’acceptent que des serfs soumis et obéissants.

Emmanuel Saintus

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