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La tempête frappe le Parlement haïtien

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Au chapitre de la débandade du pouvoir en place, certains diront que Jovenel Moïse n’avait pas peur que les choses s’enveniment et ils n’auraient peut-être pas tort.  Comme à son habitude, le régime ordurier aux commandes de l’État factice, fait de ce pays une République bananière.  Le fléau jovenéliste, dans toute son abjection, s’attèle à mettre à genou les plus pauvres.  Lors d’une interview accordée à l’agence Associated Press (AP), Jovenel Moïse se permet de vanter sa position et annonçait qu’il ne lâchera pas le pouvoir.  Le mercredi 28 août 2019, dans une entrevue accordée à l’agence « Associated Press » (AP), Jovenel Moïse a déclaré qu’il allait épuiser son mandat, malgré la recrudescence de la violence, la mauvaise situation économique du pays, les mois de manifestation et les allégations de corruption.  « Il faut beaucoup de courage pour rester au pouvoir, mais je vous promets que j’ai le courage de continuer à aller de l’avant », a déclaré Moïse.  Soulignant qu’il résisterait à la pression de l’opposition qui réclame sa démission, il ajoute : « si l’opposition veut le pouvoir, elle doit participer à des élections démocratiques et gagner le vote du peuple. »  Alors que la séance en rapport à la présentation de l’énoncé de Politique Générale du Premier Ministre nommé, Fritz William Michel, est programmée pour ce mardi à 11h du matin, la salle de séance de la Chambre des députés a été saccagée.  La toute récente opération de saccage réussie a été menée tôt, le mardi 3 septembre 2019, par un groupe de députés de l’opposition.  Le député d’Aquin, Jean-Robert Bossé, revendiquant ces actes, à tout mis sur la majorité à la Chambre basse qui, selon lui, foule aux pieds les lois de la République.  L’élu d’Aquin fait référence au pourvoi en Cassation entrepris par les députés de l’opposition pour contester l’éligibilité du Premier Ministre Fritz William Michel.  « C’est pour la première fois qu’un pouvoir s’oppose à un autre pouvoir dans ses attributions », a dit Bossé.  Pour sa part, l’un des défenseurs du pouvoir, l’élu de Kenskoff, Alfredo Junior Antoine, a fustigé le comportement de ses pairs de l’opposition. « Que des parlementaires détruisent tout sur leur passage dans l’enceinte de la salle des séances de la Chambre des députés !  Macabre spectacle indigne d’hommes d’État !  La démocratie, c’est aussi le respect intégral de la loi », a réagi le député proche du pouvoir.  Le prochain round risque de réserver de mauvaises surprises pour le pouvoir et ses serviteurs.  Ce mardi 3 septembre, à 11h a. m le Premier ministre nommé Fritz William Michel est attendu à la Chambre des Députés pour présenter sa déclaration de politique générale, décision prise lors d’une conférence des présidents de la Chambre basse organisée, le lundi 2 septembre.  Également, le dossier de mise en accusation du président Jovenel Moïse et celui d’inéligibilité de Fritz William Michel, pour absence de décharge (pour la période 2009-2011, quand il était comptable en chef à la Direction générale du budget au ministère de l’Économie et des Finances (MEF)), mis en avant par les députés de l’opposition, ne figureront pas à l’ordre du jour de la séance.  Rappelons qu’une séance de ratification du Premier Ministre qui était prévue le vendredi 23 août avait été reportée «sine die ».  Selon les informations, le rapport sur les pièces du Premier ministre nommé, Fritz William Michel, n’a pas été signé par deux membres de la commission spéciale, chargée d’analyser les pièces du PM nommé : les députés Jean Marcel Lumérant et Roger Millien, pour des raisons de réserves, notamment sur la méthodologie de traitement des dossiers.  Par ailleurs, 50% des ministres du nouveau Cabinet du Premier Ministre nommé Fritz William Michel ont été imposés par les blocs politiques du Parlement, a révélé le sénateur Ronald Larêche (VERITE) déplorant ce « partage du gâteau ».  Il se demande comment les élus vont pouvoir prétendre exercer leurs rôles de contrôle sur leurs propres candidats, en toute impartialité.  Il a indiqué que sur les 9 ministres choisis par les Chambres du Parlement, Mme Anani Jean François (Santé), Mme Marie Lucie Joseph (Éducation) et Mme Luz Kurta Cassandra François (Tourisme) ont été imposés par le Sénat, les 6 autres ministres ont été choisis par la Chambre des députés, sans toutefois fournir les noms de ces ministres.  Pour sa part, il a fait savoir qu’il n’a pas participé à ces négociations politiques, une pratique traditionnelle qu’il juge indigne des parlementaires.

Emmanuel Saintus

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