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La semaine en bref – 21 au 27 Juillet 2019

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La mairie de la capitale et le ramassage des ordures

Dans une note de presse rendue publique le mercredi 17 juillet 2019, l’Administration Communale de Port-au-Prince avait tenu à informer les habitants de la capitale que les camions de la Mairie ne pourront plus effectuer le ramassage d’ordures, comme d’habitude, en raison de la fermeture de la décharge de Truitier, a précisé la note.  N’ayant pas d’autre alternative pour l’instant, l’Administration Communale invite la population à être compréhensive.  Dans cette note portant la signature de la directrice de la mairie, la patience de la population est primordiale et la mairie promet « d’assurer le suivi avec les instances concernées pour résoudre ce problème le plus tôt que possible ».  Plus tard, les autorités de la ville ont publié une autre note sur ce même dossier, qui se lit comme suit.  « L’Administration Communale de Port-au-Prince porte à la connaissance du public en général et des habitants de la commune plus précisément, que, la situation  de la décharge de Truitier étant résolue, le service de ramassage des déchets reprendra, comme à l’accoutumée.  Cependant, exceptionnellement, en cette fin de semaine, le service sera  assuré tous les jours, pour reprendre, selon le circuit et l’horaire habituels, la semaine prochaine. L’Administration Communale de Port-au-Prince remercie sa population d’avoir fait preuve de compréhension et lui renouvelle ses excuses pour tous les désagréments que cela a pu éventuellement occasionner », dit la note.

 

Les opposants de Jovenel Moïse, en colère

Les déclarations faites par le président Jovenel Moïse, dans un texte d’opinion, paru dans le journal Miami Herald, dévoilant son intention de faire appel à des experts de l’Organisation des États américains, en vue de mener une énième enquête dans le dossier PetroCaribe, est « une attaque contre la République, contre les valeurs républicaines et contre la fonction de président », a estimé Stéphane Michel, membre de Nou Pap Dòmi.  Le président de la République, à travers sa majorité au Sénat,  avait usé de tout son pouvoir pour que le dossier soit transféré à la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA).  Il avait promis de se plier aux résultats de cette troisième enquête.  « Parce que le nom de Jovenel est cité dans le rapport, le président a jugé bon de faire appel à des experts de l’OEA qui n’ont pas bonne presse en Haïti et qui avaient contribué à l’avènement de Jovenel Moïse au pouvoir  », critique Stéphane Michel.  Le Collectif 4 Décembre, de son côté, dit prendre acte de la déclaration du président Jovenel Moïse, dans laquelle il sollicite, de l’Organisation des États américains (OEA), l’envoi dans notre pays d’une commission d’audit qui devrait travailler sur le dossier PetroCaribe, rejetant par ainsi le rapport de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif.  « Nous dénonçons son attitude et rejetons cette scandaleuse initiative du chef de l’État qui, de fait, déshonore, vilipende, dégrade et trahit les institutions », écrit le Collectif, dans une note.  Le Secteur Démocratique et Populaire, quant à lui, rejette toute possibilité pour que l’OEA intervienne aux fins d’enquête dans le dossier PetroCaribe.  « La Cour des Comptes a déjà réalisé ce travail d’enquête », avance André Michel, citant l’article 200 de la Constitution, stipulant : « La Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif est une juridiction financière, administrative, indépendante et autonome. Elle est chargée du contrôle administratif et juridictionnel des recettes et des dépenses de l’État, de la vérification de la comptabilité des entreprises de l’État ainsi que de celles des collectivités territoriales ».  L’article 200 est clair, insiste l’homme de loi.

 

Alfredo Antoine lâche l’équipe

Dans une lettre adressée au président de l’Alliance Parlementaire pour le Renouveau (APR), le bloc majoritaire à la Chambre basse, le député Jean Wilson Hyppolite, l’élu du KID, Alfredo Antoine, présente sa démission en tant que porte-parole du bloc.  « Ma décision irrévocable et sans équivoque, fruit d’une profonde réflexion, est due à ma quête de plus d’autonomie pour la poursuite de mon action parlementaire, toujours caractérisée par une alchimie entre les intérêts de ma circonscription, ceux du pays et les objectifs du parti politique auquel je fais allégeance, jusqu’à preuve du contraire », écrit le parlementaire dont le mandat arrive à terme dans quelques mois.  « Une analyse en profondeur de la réalité politique m’exhorte à comprendre que le moment est venu de prendre le recul nécessaire, sans pour autant rejoindre les rangs de l’opposition, au détriment du pouvoir exécutif que j’ai soutenu, dans la limite de mes convictions », a précisé Alfredo Antoine, après quatre ans de collaboration avec le bloc majoritaire.

 

« Le pays vit une crise pluridimensionnelle», selon le professeur Zéphyr

Le professeur d’université, Lemète Zéphyr, président de la commission Éthique au sein de la Fédération protestante d’Haïti, a tiré la sonnette d’alarme, comme pour dire un « halte-là ».   Pour lui, Haïti traverse, en ce moment, une crise de leadership, de morale et de compétence, réelle…»  Les appareils de l’État se révèlent incapables de gérer le pays, à tous les niveaux, estime le professeur Zéphyr.  Mais, selon lui, tout cela révèle « l’échec haïtien, l’échec des élites haïtiennes »  car, dit-il, ”depuis l’indépendance, nous ne sommes pas parvenus à développer un leadership compétent et responsable”, remplissant les conditions morales et nécessaires pour diriger une population.  Il existe toujours des dirigeants, au plus haut sommet de l’État, nageant en plein dans la corruption, des autorités qui utilisent les couloirs du pouvoir pour servir leurs propres intérêts ».  Le professeur Lemète Zéphyr constate que la tentation de ne faire que défendre leur petite chapelle est encore de mise, dans leur manière de gérer l’État.  « Nous ne sommes pas encore arrivés à ”penser le pays pour tous”, déplore celui qui regrette que les Haïtiens ne parviennent pas à administrer le territoire, convenablement.  L’État n’est pas fonctionnel et les conditions de vie de la population se détériorent au quotidien, constate-t-il.

 

Les propositions de Mario Andrésol

Invité à une journée de réflexions sur la gouvernance et la sécurité, à l’Université Quisqueya (UniQ), l’ancien DG de la Police nationale d’Haïti, l’ex-candidat à la présidence, Mario Andrésol, plaide en faveur d’une « reconfiguration de la gouvernance de la sécurité en Haïti ».  Il propose une prise en compte, en quatre dimensions, du champ de sécurité : « sécurité nationale, sécurité publique, sécurité humaine et sécurité sociétale ».  Le domaine de la sécurité n’est pas seulement l’apanage de l’appareil de l’État.  Il y va également de la responsabilité des citoyens qui en constituent les différents « objets référents de la sécurité », a souligné l’ancien militaire qui se voulait plutôt pédagogue, dans son intervention faite devant une assistance composée d’étudiants et de différentes personnalités.  Mario Andrésol a présenté des menaces spécifiques, circonscrites dans les champs distincts. liés à la sécurité : « sécurité nationale, sécurité publique, sécurité humaine et sécurité sociétale ».

 

Jovenel Moïse n’est pas digne d’être président d’Haïti

Ancienne Représentante du Fonds des Nations unies pour la Population au Niger où elle fut aussi devenue Commandeure de l’Ordre du Mérite, Monique Clesca a écrit que Jovenel Moïse « n’est pas digne d’être président de la République et qu’il devrait démissionner ».  Elle a tenu ces propos dans les colonnes du Miami Herald, où, il y a moins d’une semaine, le chef de l’État a publié une tribune.  Dans une tribune publiée dans les colonnes du Miami Herald, la journaliste et fonctionnaire retraitée des Nations-Unies a jugé « scandaleuse et honteuse » la proposition du chef de l’État, faite dans le Miami Herald, le weekend dernier, visant à faire appel à des experts de l’Organisation des États Américains (OEA) pour un audit sur le fonds PetroCaribe, alors que la Cour Supérieure des Comptes a déjà réalisé et rendu public son rapport d’audit sur l’utilisation des 4 milliards de l’aide vénézuélienne.  « J’étouffais de honte et de colère, donc j’ai écrit cette tribune publiée dans le Miami Herald », a-t-elle «tweeté», ce 19 juillet 2019.  Pour Mme Clesca, le président Jovenel Moïse, qui a récemment nié les accusations de la Cour des Comptes disant qu’il avait été «au cœur d’un stratagème de détournements de fonds» concernant l’affaire PetroCaribe, a « peu d’égard pour les institutions haïtiennes et se moque d’elles ».  Pire, en 2017, il a viré le Directeur Général de l’UCREF (Unité Centrale de Renseignements Financiers) parce que ce dernier avait révélé qu’il était impliqué dans des actes de blanchiment d’argent, rappelle l’ancien officiel de l’ONU.  Le comportement affiché par le patron d’Agritrans démontre son « manque de respect envers les Haïtiens », selon l’écrivaine qui évoque également l’insensibilité et le silence de Moïse sur le «massacre» de La Saline.

 

Le gouvernement s’offre un nouveau lobbyiste à Washington

L’État haïtien s’est offert les services d’un nouveau lobbyiste basé à Washington, selon ce que révèle le Miami Herald, dans un article paru le mercredi 17 juillet.  La nouvelle recrue, comme les deux autres avant elle, devrait, selon le journal, assurer la promotion d’une meilleure image d’Haïti dans la capitale américaine.  Aucun budget voté pour l’année fiscale 2019-2020, pas de gouvernement légitime, les fonctionnaires de l’État haïtien dont les diplomates des ambassades étrangères ne sont pas rémunérés  mais en plus des lobbyistes engagés par le pouvoir de Jovenel Moïse pour mieux vendre l’image d’Haïti après les commentaires du président américain, Donald Trump, ayant qualifié Haïti de « pays de merde », l’État haïtien vient de s’offrir un nouveau lobbyiste.  En effet, d’après des documents déposés auprès du ministère américain de la Justice, le cabinet d’avocats international Dentons US LLP travaille désormais pour Haïti.  Ce cabinet rejoint la liste constituée de la société de relations publiques Mercury et du cabinet de Johanna LeBlanc, consultante recrutée en mars par l’ambassade haïtien à Washington, toujours selon Miami Herald.  La société Mercury a déclaré qu’il devait toucher 4 690 USD par mois.  Johanna Leblanc, pour sa part, a fait savoir qu’elle recevait 5 000 dollars par mois jusqu’en septembre, pour dialoguer avec « des représentants du gouvernement américain et des entités publiques, afin de promouvoir les intérêts de l’État haïtien et de ses citoyens aux États-Unis ».  La nouvelle société de lobbying recrutée par Haïti, Dentons, quant à elle, a facturé un tarif forfaitaire de 25 000 dollars par mois, pendant 12 mois, pour ses conseils juridiques sur diverses questions et ses activités de lobbying.

 

26 morts et 167 blessés dans des accidents de la route du 8 au 14 juillet 2019

26 morts et 167 blessés ont été recensés dans plus d’une quarantaine d’accidents de la route, allant du lundi 8 au dimanche 14 juillet 2019, suivant un décompte de l’organisation «Services techniques et opérationnels pour pallier les accidents» (Stop-accidents).  Ce dernier décompte est le pire bilan enregistré depuis le mois de janvier 2019 par Stop-accidents en Haïti.  Du vendredi 1er au dimanche 7 juillet 2019, 13 personnes sont décédées et 91 autres blessées, dans une trentaine d’accidents de circulation, en plusieurs endroits sur le territoire national.  Du lundi 24 au dimanche 30 juin 2019, 5 morts et 47 blessés avaient été recensés par Stop accidents, dans 18 accidents en.  Jusqu’à date, aucune disposition concrète et efficace n’est mise en place par l’État, pour prévenir les accidents de circulation sur le territoire national.

 

Le trafic illégal d’armes est bien alimenté

Le directeur général de la Police nationale d’Haïti déplore que «des gens qui ont le pouvoir» contribuent à la recrudescence du trafic illégal d’armes, alimentant les guerres entre gangs qui plongent le pays dans l’insécurité.  «Ce sont, malheureusement, souvent des gens qui ont du pouvoir, souvent des gens qui ont de l’autorité, qui sont supposés aider la Police à combattre le trafic des armes, ce sont ces gens-là qui sont impliqués», a déclaré à l’AFP, Michel-Ange Gédéon, Directeur de la Police, en marge d’une cérémonie de destruction d’armes. Saisies lors d’opérations menées depuis juillet 2017 ou récupérées auprès des unités de police en raison de leur obsolescence, 370 armes ont été détruites à Port-au-Prince.  En 2015, la Police faisait état d’environ 250 000 armes illicites en circulation, à travers le pays.  C’est une évaluation qui «n’a pas diminué, au contraire.  Les chiffres semblent être en nette progression», selon M. Gédéon, qui a refusé de fournir une estimation actualisée.

 

20 nouveaux morts, 2 disparus et 6 blessés par balle à La Saline au mois de juillet

« Au cours de la période allant du 5 au 13 juillet 2019, au moins 20 personnes ont perdu la vie à La Saline, deux sont portées disparues et six autres sont blessées par balle.  Toutes les activités sont paralysées par une psychose de peur alimentée par les membres des gangs armés qui se livrent une lutte sans merci, organisent des raids sporadiques, tuant chaque jour des membres de la population civile », a fait savoir le RNDDH, dans un rapport rendu public, le jeudi 18 juillet 2019, qui fournit des informations relatives aux victimes recensées.  Parmi elles, figurent des marchands qui tentaient de gagner leur vie.  Théâtre d’affrontements sanglants entre trois groupes de gangs rivaux, le quartier de La Saline n’en finit pas de compter des morts.  Il s’agit souvent de victimes innocentes.  Pour cette nouvelle vague de violences, tout a commencé le 5 juillet 2019, quand le gang armé de « Nan Chabon », dirigé par Serge Alectis, alias Ti Junior, a perpétré une attaque contre le quartier de La Saline.  Six personnes ont été tuées et deux autres sont portées disparues.  Quelques jours après, soit le 9 juillet, le gang armé localisé dans le quartier de La Saline, dirigé par Joël Noël, a riposté en attaquant celui de «Nan Chabon».  Six personnes y ont laissé leur peau.  L’organisme de droits humains est par ailleurs très informé de la dynamique des gangs rivaux qui se sont affrontés le 13 juillet 2019, il s’est tenu à «Nan Bwadòm», entre les chefs de gangs, une rencontre en vue de nommer un chef pour diriger le gang armé de cette localité, en remplacement de Jean Gesner Augustin, alias Nèg Pa, qui, selon toute vraisemblance, vient de quitter le pays, a ajouté le RNDDH, précisant au passage que son second, Tony Dérilus, alias King Toto, a réclamé la place qu’il pensait lui revenir.  Il s’en est suivi une vive dispute au cours de laquelle, les protagonistes ont fait usage de leurs armes à feu.  Au moins huit personnes ont perdu la vie.

 

755 armes à feu détruites par la PNH en deux ans

La Police Nationale d’Haïti, conjointement avec la Mission des Nations-Unies pour l’Appui à la Justice en Haïti (MINUJUSTH) a procédé, le jeudi 18 juillet 2019, à la 4ème cérémonie de destruction de plusieurs centaines d’armes à feu obsolètes et d’autres récemment saisies, lors d’opérations policières menées à travers le pays.  Cette activité a été organisée à l’École nationale de Police, sur la route de Frères, en présence, notamment de l’Ambassadrice américaine en Haïti, Michele J. Sison, de la Représentante Spéciale et Chef de la MINUJUSTH, Helen Meagher Lalime, des membres de la Commission Nationale de Désarmement, de Démantèlement et de Réinsertion (CNDDR) et de certains militants de droits humains.  Trois cent soixante-dix (370) armes à feu de différents calibres ont été anéanties lors de cette cérémonie.  En juillet 2017, 385 armes avaient déjà été détruites.  Au total, ce sont 750 revolvers de divers calibres, détenus illégalement par des citoyens, qui ont disparu de la circulation, a indiqué le patron de la Police nationale d’Haïti (PNH).  « C’est peu, direz-vous ?  Mais, ce nombre est significatif », avance Michel-Ange Gédéon.

 

Trois personnes tuées dans un accident à Saint-Louis du Sud

Trois personnes ont été tuées et plus d’une dizaine d’autres blessées, suite à un accident de la circulation survenu le jeudi 18 juillet 2019, à Saint-Louis du Sud, dans la localité de Fonds-Palmiste, impliquant un autobus et une motocyclette.  D’après ce que rapportent des résidents de la zone à la rédaction, l’accident s’est produit lorsqu’un bus de transport baptisé « Dieu qui décide », assurant le trajet Jérémie/Port-au-Prince, a heurté un chauffeur de motocyclette ainsi que son passager, dans la localité de Fonds-Palmiste.  Ce drame vient de rallonger la liste des victimes des accidents de la voie publique du mois de juillet, à travers le pays.  Les statistiques de Stop-Accidents passeraient désormais à 45 morts et 298 blessés au total:

  • 13 morts et 91 blessés pour la semaine du 1er au 7 juillet,
  • 26 morts et 167 blessés du 8 au 14 juillet,
  • et au moins 6 morts et 40 blessés le 17 juillet dans un accident à Mirebalais.

 

Après 14 ans de mariage, il assassine sa femme de plusieurs balles

Yvela Bolivar a été abattue de trois balles par son époux, Ernso Bolivar, le mercredi 17 juillet 2019, dans leur maison commune.  Les faits se seraient produits dans la commune de la Croix-des-Bouquets, en présence des enfants issus de leur mariage qui date de 14 ans.  Le couple, après quatorze ans de mariage, était en cours de divorce, et la femme avait déjà un autre partenaire.  Ce serait pour cette raison que son mari l’a tuée, selon les témoignages des membres de la famille de la victime qui appellent la police, déjà saisie de l’affaire, à traquer le présumé assassin, actuellement en fuite.  Des témoins rapportent que la victime était en train de se faire laver les cheveux dans un studio, lorsqu’elle a été enlevée par son mari de qui elle était séparée de fait. Emmenée à leur maison commune, elle n’avait aucun accès au téléphone jusqu’à la commission des faits.

 

Le juge d’instruction, Ramoncite Accimé, lance des convocations

Le juge d’instruction, Ramoncite Accimé, a convoqué deux ex-premiers ministres et plusieurs anciens ministres, indexés dans le rapport de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif CSC/CA, sur l’utilisation du fonds PetroCaribe, a appris le journal, des sources judiciaires, le mardi 16 juillet 2019.  « Ce sont des convocations qui s’étendent sur plusieurs semaines, en juillet et en août.  Les dates peuvent changer, en fonction de la disponibilité des concernés », a expliqué une source.  « Finalement, après de multiples pressions exercées par des jeunes, des journalistes indépendants, des organisations de défense de droits humains et les avocats de la partie civile, le juge Ramoncite Accimé a pris la décision d’émettre quelques mandats de comparution, dans le cadre du dossier PetroCaribe », a indiqué au journal Me André Michel, avocat de plaignants dans le dossier.  Les ex-premiers ministres, Jean Max Bellerive et Laurent Lamothe, et les anciens ministres des Finances, Wilson Laleau, Marie Carmelle Jean-Marie, Yves Germain Joseph sont concernés par ces invitations.

 

Une commission d’audit de l’OEA en Haïti, une atteinte à la CSC/CA, selon la POHDH

La démarche du président Jovenel Moïse, auprès de l’Organisation des États américains (OEA), en vue de la mise en place d’une commission d’audit en Haïti, porte atteinte à la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA).  C’est ce qu’estime la Plateforme des Organisations Haïtiennes de Droits Humains (POHDH), dans une note de presse publiée ce mardi 16 juillet 2019.  « En agissant ainsi, le président Jovenel Moïse, décide malhonnêtement de cracher sur le rapport de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA), dans lequel il est indexé dans la dilapidation des 4,2 milliards de dollars américains du fonds PetroCaribe », relève la POHDH.  « L’acte de Jovenel Moïse vise à salir l’image des juges à la Cour des Comptes et constitue une entrave au renforcement et à l’indépendance des institutions », poursuit la POHDH, qui dit s’opposer « catégoriquement » à cette démarche.  Le regroupement d’organisme de défense et de promotion de droits humains en Haïti appelle la population à maintenir la mobilisation contre la corruption, en apportant son soutien aux juges de la CSC/CA.

 

Le parti MOCRENAH déplore le manque de moyen de l’opposition

L’opposition semble dépourvue de moyens pour forcer le président Jovenel Moïse à quitter le pouvoir, regrette le pasteur Sadrac Dieudonné, responsable du parti politique Mouvement Chrétien pour une Nouvelle Haïti (MOCRENAH).  « Jovenel Moïse doit remettre sa démission, parce qu’il représente un blocage à la solution de la crise actuelle », avance Dieudonné. « Le pouvoir en place prétend diriger, alors qu’il n’a pas le contrôle du pays.  Actuellement, ce n’est plus l’opposition qui paralyse le pays mais plutôt le président qui n’est plus en mesure de doter le pays d’un budget », argue l’ancien député de la ville des Gonaïves.  De plus, Jovenel Moïse est même incapable de mettre en place un gouvernement, depuis environ 4 mois.  Des mobilisations se poursuivent à Port-au-Prince et dans les villes de provinces, pour exiger le départ de Jovenel Moïse, indexé dans la dilapidation de fonds publics PetroCaribe.

 

FJKL éclaircit certains mystères

La Fondasyon Je Klere (FJKL) tente d’éclaircir certains mystères qui peuvent constituer des obstacles à un éventuel procès équitable dans le dossier PetroCaribe, dans son rapport analysant méticuleusement celui de la Cour Supérieure des Comptes.  D’après la FJKL, qui analyse point par point les sujets suscitant des débats, il est clair que le président de la République est responsable pénalement et donc n’est pas mineur.  L’organisme de droits humains (FJKL) essaie de montrer, arguments à l’appui, que l’ex-président Joseph Michel Martelly et les membres de son gouvernement qui ont pris plusieurs décisions, « doivent donc être poursuivis pour abus de fonction ».  Ces derniers risquent tous la réclusion criminelle, c’est-à-dire une peine de prison allant de trois à neuf ans, prévoit l’organisme de droits humains.  Les décisions prises par le gouvernement Lamothe, de désaffecter des montants importants qui ont été gaspillés, ne répondent à aucun des critères définissant des actes de gouvernement.  Les auteurs de ces actes sont donc justiciables devant des tribunaux de droit commun.  La FJKL reconnaît que le président est mineur parce qu’il ne peut pas faire l’objet de poursuites pour les actes posés dans l’exercice de ses fonctions.  Et il est aussi mineur du fait qu’il n’est pas censé gérer directement des fonds (comme ordonnateur ou comptable).  C’est pourquoi il n’a pas à solliciter décharge. Mais, soutient l’organisme de droits humains, cela ne l’exonère pas de poursuites pour actes de corruption ou d’enrichissement illicite.  Sur ce point, entre les lignes de ce rapport d’analyse, la FJKL profite pour questionner l’enrichissement de l’ex-président Joseph Michel Martelly qui s’est doté, après son passage au pouvoir, d’un immeuble au bord de la mer, estimé à près de neuf millions de dollars américains, alors qu’il s’était présenté comme un homme en faillite, au cours de la campagne électorale et a même perdu trois maisons aux États-Unis d’Amérique pour incapacité de respecter ses engagements envers la banque (voir questions de Daly Valet et Gotson Pierre dans le débat opposant Joseph Michel Martelly à Mirlande Manigat dans «Anvan n vote»).

 

Sit-in devant le Palais de justice de Port-au-Prince

À l’initiative du réseau des plaignants PetroCaribe, un sit-in a été organisé, le jeudi 18 juillet, devant les locaux du Palais de justice de Port-au-Prince, au Bicentenaire. Il s’agissait d’un mouvement qui visait à continuer d’exiger la récusation du juge Ramoncite Accimé, instruisant le dossier PetroCaribe.  Ils estiment que le magistrat n’a pas de moralité pour prendre des décisions conséquentes, dans le cadre de l’affaire PetroCaribe, notamment en raison de ses relations avec des manitous du parti haïtien Tèt Kale (PHTK), citant le fait qu’aucune mesure d’interdiction n’a été prise à l’encontre des personnes dont les noms sont cités dans la dilapidation du fonds vénézuélien.  Les protestataires dénoncent également l’augmentation de l’insécurité dans le pays, notamment au niveau du département de l’Artibonite où se réfugie, depuis plusieurs mois, le puissant chef de gang, Arnel Joseph.

 

Latortue salue la décision de Ramoncite Accimé

Le juge d’instruction en charge du dossier PetroCaribe, Ramoncite Accimé, a émis des mandats de comparution à l’encontre de deux anciens premiers ministres et de cinq ministres.  Cette action a été saluée par le sénateur Youri Latortue.  Celui-ci se réjouit de la décision du juge d’instruction, Ramoncite Accimé, d’émettre des mandats de comparution à l’encontre de sept anciens premiers ministres et ministres dont les noms sont cités dans la dilapidation des fonds PetroCaribe.  Il s’agit de Laurent Salvador Lamothe, Jean Max Bellerive, Yves Germain Joseph, Stéphanie Balmir Villedrouin, Jacques Rousseau, Wilson Laleau et Marie-Carmelle Jean-Marie. Le parlementaire dit s’être déplacé en personne pour aller confirmer dans les locaux du tribunal, l’émission des mandats.  Pour le président de la commission Éthique et Anti-corruption du Grand Corps, la démarche du magistrat Accimé constitue un pas franchi dans l’instruction de ce dossier. Il dit attendre que le magistrat instructeur émette des mandats de comparution contre d’autres personnalités indexées, citant notamment le chef de l’État qui était, lors de la commission des faits, un simple citoyen.  Le parlementaire fait remarquer que le président de la République n’a pas d’immunité.  Ce dernier ne bénéficie que d’un privilège de juridiction pour les actes commis dans l’exercice de ses fonctions.  Il serait passible devant la Haute Cour de Justice.  Ce qui n’est pas le cas pour les accusations dont le président Jovenel Moïse fait l’objet dans l’affaire PetroCaribe, car il n’était pas encore à la magistrature suprême, lors du galvaudage du fonds vénézuélien.

 

L’ONU déplore le peu d’efforts pour traduire en justice les personnes indexées

Peu d’efforts ont été accomplis « pour traduire les auteurs des faits en justice et recouvrer les fonds détournés », dans le cadre du programme PetroCaribe d’aide vénézuélienne à Haïti, après la publication de deux rapports d’audit de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA).  C’est ce qui ressort d’un rapport du Secrétaire Général de l’Organisation des Nations-Unies (ONU), le Portugais, António Manuel de Oliveira Guterres, adressé au Conseil de Sécurité de l’ONU et rendu public le mercredi 17 juillet 2019.  Le débat sur la corruption et la réforme « n’a pas débouché sur des mesures concrètes », lit-on dans le document. Dans ce rapport de Guterres, le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) est encouragé « à veiller à ce que les magistrats, placés sous son autorité, jouissent de l’indépendance nécessaire, pour mener à bien les procédures judiciaires requises ».  Le Secrétaire Général des Nations-Unies demande au Président Jovenel Moïse « d’ouvrir un dialogue, en vue de régler, durablement et de manière structurelle, la question de l’application du principe de responsabilité ».

Altidor Jean Hervé

 

 

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