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Dialogue : le mensonge d’État

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Ceux qui veulent le maintien du statu quo à tout prix, ne peuvent tolérer ni la vérité ni le changement, conditions essentielles du progrès. La vocation des peuples est de transformer la réalité actuelle, c’est-à-dire la société dans laquelle ils vivent, pour changer leur propre vie. Un sentiment de mal-être s’étend au sein du régime au pouvoir. L’équipe de Jovenel est toujours dans l’impasse. Jovenel Moïse, dans ses pourparlers avec les partis politiques proches du pouvoir, les partis dits modérés, n’arrive toujours pas à trouver un cabinet ministériel jouissant de la légitimité du Parlement croupion. Le Sénateur Carl Murat Cantave, Président de la Chambre haute, face à une situation «de dégénérescence généralisée» au pays, a adressé une lettre au Président Jovenel Moïse dans laquelle il suggère une rencontre entre les 3 Pouvoirs de l’État, en vue de débattre des solutions urgentes à adopter, pour faire face à cette situation intenable et redonner espoir à la population.

«Les problèmes de notre Nation sont effectivement de plus en plus nombreux. La transition politique, enclenchée depuis 1986, n’a incontestablement pas pu déboucher sur la voie du développement tant attendu. Depuis la chute de la dictature rétrograde des Duvalier, le processus d’effondrement d’Haïti s’est accéléré et ce, sous les effet conjugués de paramètres non maîtrisés : explosion démographique, exode rural, faiblesse de la politique nationale d’éducation, main-d’œuvre sous-qualifiée, rareté des investissements direct étrangers, baisse drastique de la production nationale, situation de monopole, concentration des richesses, fortes inégalités sociales, corruption généralisée et instabilité politique. Tout aussi nombreux et désespérants ont été, durant les dix dernières années, les signes de cet effondrement : les émeutes de la faim de 2008, les pertes innombrables, causées par le tremblement de terre de 2010 et par l’ouragan Matthew en 2016, les émeutes du carburant et de la vie chère de 2018. Chacun de ces événements a eu des conséquences politiques négatives : diabolisation des dirigeants, notamment des parlementaires, radicalisation des positions politiques, faible participation électorale, conflits électoraux, manifestations violentes. La situation globale continue de s’aggraver depuis le début de l’année 2019. Pour mieux dire, elle arrive à un point de pourrissement presque irréversible. Pour preuve, la crise politique s’est aggravée, les capitaux fuient le pays, notre monnaie nationale n’a pratiquement plus de valeur, le chômage est à son paroxysme, la faim tenaille une grande proportion de la population, l’État n’arrive que difficilement à payer les fonctionnaires de l’Administration publique, et, qui pis est, les bandes criminelles organisées opèrent quotidiennement, à visière levée, dans tous les recoins du pays. Les gangs armés définissent leur territoire. Ils sèment le deuil et la désolation dans les familles. La population ne peut plus vaquer en toute quiétude à ses activités. La République est prise en otage. Les efforts de la Police Nationale n’ont pas pu, jusqu’ici, contribuer au rétablissement de la Paix», a dit Cantave, dans la correspondance acheminée à Jovenel Moïse.

«Nous sommes dans un jeu, où les plus forts cherchent généralement à dominer les faibles, à l’instar du modèle de comportement entre maîtres et esclaves», a fait savoir Louis Naud Pierre, secrétaire exécutif de la commission présidentielle en charge des «États généraux sectoriels de la nation». La commission a dénoncée l’absence de consensus sur les obligations, liant chaque Haïtienne / chaque Haïtien. C’est l’un des plus grands problèmes auxquels est confrontée la société dans la république caribéenne, invitant les Haïtiennes et Haïtiens à défendre leurs intérêts, à travers la satisfaction de ceux des autres. Il existe, en Haïti, un système d’exploitation, hérité de l’esclavage, qui engendre davantage de frustrations, de rancœur, d’antagonisme et de haine, entre les citoyennes et citoyens. Quoiqu’il en soit, les citoyennes et citoyens ont, de plus en plus, une conscience d’égalité, a fait part la commission de réalisation des «États généraux sectoriels de la nation».

Emmanuel Saintus

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