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La migration haïtienne au fin fond du gouffre

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40 migrants haïtiens qui ont atteint l’Ile d’Inagua aux Bahamas, ont été arrêtés par les forces de l’ordre le mardi 9 avril 2019. Selon les autorités bahaméennes, les voyageurs clandestins, dont 6 femmes, qui s’étaient dispersés sur l’Ile, ont été recherchés et appréhendés par la Royal Bahamas Defence Force » (RBDF). Les migrants arrêtés ont été transportés sur un navire de la Force de défense et conduits à Matthew Town, sur l’île Great Inagua où ils sont détenus par la direction de l’immigration. À bord d’un voilier de 35 pieds, les migrants avaient pu atteindre, en début de semaine, la côte sud de l’île Little Inagua, dans l’archipel des Bahamas. Selon les statistiques des autorités bahaméennes, plus de 300 Haïtiens illégaux ont été appréhendés depuis le début de cette année par le RBDF. L’archipel des Bahamas est l’une des destinations prioritaires des « boat people » haïtiens. D’autre part, de janvier à mars 2019, 23 941 cas de rapatriements forcés et 265 autres de retours volontaires ont été recensés, au niveau des points frontaliers officiels et non officiels d’Haïti, par la plateforme Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR). 79 mineurs non accompagnés à Malpasse ont été également rapatriés dans des points non officiels de la commune de Ferrier, au cours du premier trimestre de l’année 2019, précise la plateforme GARR. Les personnes rapatriées pendant cette période ont vécu entre trois mois et cinq ans en République Dominicaine. La majorité d’entre elles vivaient dans les villes dominicaines de San Juan de la Maguana et de Las Matas de Farfán, Barahona (Sud), Higuey et San Pedro de Macoris (Est), et à Santo Domingo, la capitale de la République Dominicaine. Il y a eu plus de migrantes et de migrants rapatriés, soit un total de 10844 aux points frontaliers non officiels à Ouanaminthe/Dajabón, dont beaucoup se trouvent dans la commune de Ferrier. La frontière officielle de Carisal/Elias Piña (Plateau Central) vient en deuxième position, avec un effectif de 6 830 personnes, suivie du point officiel à Ouanaminthe/Dajabón, où 6 089 personnes ont été dénombrées. En dernier lieu, vient le point officiel de Malpasse/Jimani (Ouest), avec 113 rapatriés, enregistrés pour seulement le mois de mars 2019. Le point non officiel de Cornillon/Grand-Bois a, pour sa part, accueilli 65 rapatriés, en février et mars 2019. Des ressortissantes et ressortissants haïtiens ont été reconduits de force à la frontière haïtiano-dominicaine, en dépit de la présentation, aux agents de la migration dominicaine, de documents de voyage valides, selon des témoignages recueillis par la plateforme GARR.

 

Par ailleurs, ils sont aujourd’hui entre 170 000 et 200 000 compatriotes qui vivent au Chili. À ceux qui ne se sont pas encore régularisés, le gouvernement chilien offre deux possibilités : s’inscrire à un programme de régularisation ou quitter volontairement le pays. La semaine dernière, moins d’une dizaine a fait la queue devant le consulat du Chili pour obtenir un visa d’entrée. L’année dernière, ils étaient des milliers de compatriotes à quitter le pays pour la même destination. Ces migrants, sans travail, sans logement et sans moyens pour vivre, constituaient un problème social très grave pour les autorités chiliennes. Pour pallier cette situation, le gouvernement chilien impose un visa d’entrée à toute personne qui souhaite visiter le pays, a expliqué au Nouvelliste, l’ambassadeur du Chili accrédité en Haïti. « Nous avons dit que nous n’allions pas refouler ces milliers d’Haïtiens qui sont au Chili. Nous avons accordé toute la chance à tous ceux qui voulaient rester, de le faire à travers un processus extraordinaire de régularisation migratoire », a indiqué Patricio Utraras. Dans ce processus extraordinaire, a souligné le diplomate, l’intéressé devait avoir un passeport valide et un certificat de police émis par la Direction centrale de la police judiciaire en Haïti. Face à l’incapacité de la DCPJ à émettre un grand nombre de certificats, un accord a été trouvé entre la police chilienne et celle d’Haïti pour permettre aux Haïtiens inscrits au programme, d’avoir accès au document, a-t-il dit. Parmi les quelque 34 000 dossiers traités, seulement 130 n’étaient pas tout à fait conformes, a souligné le diplomate chilien. Selon l’ambassadeur Utreras, 98% des Haïtiens inscrits au programme sont des gens honnêtes qui ne voulaient que travailler. Environ 50 000 Haïtiens se sont inscrits au programme de régularisation migratoire au Chili. Il y en a qui se sont régularisés par d’autres moyens sans passer par le programme, a fait remarquer Patricio Utreras.

 

Notons que, dans une décision fédérale de 145 pages, le juge de district américain, William F. Kuntz de Eastern District de New York, a émis une injonction temporaire à l’échelle nationale empêchant le DHS (department of Homeland Security) de mettre fin au Statut temporaire protégé (TPS) pour les Haïtiens. Kuntz a déclaré que 50 000 à 60 000 Haïtiens et leurs enfants nés aux États-Unis subiraient un «préjudice irréparable» si la protection juridique prenait fin et qu’ils étaient forcés de retourner dans un pays où la sécurité n’était pas assurée. La décision détaillée de Kuntz est issue d’un procès intenté par des Haïtiens en Floride et à New York, contestant la décision de l’administration Trump de mettre fin au TPS accordé à Haïti par l’administration Obama, après le tremblement de terre dévastateur de 2010.

Altidor Jean Hervé

 

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