Trente-deux ans après l’adoption de la Constitution haïtienne, les violations des droits humains persistent en Haïti, déplore l’Organisation des Citoyennes et Citoyens pour une nouvelle Haïti (OCNH). À cet effet, l’OCNH encourage les citoyennes et les citoyens à s’impliquer dans le plaidoyer pour l’application des règles de droit. D’autre part, le mercredi 3 avril, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a examiné le rapport sur Haïti, soumis par le Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres. Ce rapport était présenté par Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint aux opérations de Paix. Le Haut-commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet, entre autres, à l’invitation du Conseil, a présenté ses observations sur la situation des droits de l’homme en Haïti. «Les gouvernements, qui se sont succédé, n’ont pas cessé de violer la Constitution, tant dans son esprit que dans sa lettre, alors que la Déclaration universelle des droits humains de 1948 confère clairement, à chaque être humain, des droits fondamentaux dès la naissance». «L’État, qui devrait pourtant garantir les droits, s’inscrit plutôt dans une dynamique de violation flagrante de ceux-ci», regrette-t-elle.
À travers les maigres fonds dans le trésor public, les autorités étatiques n’ont jamais élaboré de budget national pouvant favoriser l’accès de la population à l’éducation, à la santé et à la sécurité. Les dirigeants du pays doivent prendre conscience de l’impact réel des prescrits constitutionnels sur la vie des citoyennes et des citoyens, souligne l’OCNH, appelant à tout mettre en œuvre pour répondre aux exigences de la Constitution envers les citoyennes et les citoyens.
Dans son intervention, Mme Bachelet a souligné la gravité de la situation des droits de l’homme en Haïti, notamment en termes de pauvreté, d’activités criminelles et de faiblesses du système judiciaire, soulignant qu’avec près de 60% de la population vivant sous le seuil de pauvreté, Haïti reste le pays le plus pauvre des Amériques. Elle a expliqué que les griefs sociaux, la corruption et la faiblesse des institutions constituaient des obstacles majeurs à la réalisation des droits de l’homme en Haïti, ajoutant que beaucoup de services de base, tels que les soins de santé, l’eau, l’électricité et l’éducation étaient hors de portée. Elle a rappelé qu’Haïti était confrontée à des difficultés économiques et sociales considérables, que la majorité des Haïtiens n’avaient pas accès aux services de base tels que les soins de santé, l’eau et l’assainissement et l’éducation et que les opportunités d’emplois étaient très limitées, notamment pour les jeunes.
Altidor Jean Hervé