HomeActualitéL'insouciance de l'État a rattrapé les Haïtiens jusqu'à l’étranger

L’insouciance de l’État a rattrapé les Haïtiens jusqu’à l’étranger

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Un Boeing 767 des Forces Armées de l’air du Chili a atterri sur la piste de l’aéroport Toussaint Louverture, le mercredi 7 novembre 2018. À son bord, il y avait 175 Haïtiens qui reviennent du Chili pour les mêmes raisons qui les ont forcés à quitter leur pays. En janvier dernier, un rapport publié par la Police d’Enquête (PDI) démontre que l’immigration haïtienne au Chili a augmenté de 114% en seulement 2 ans. 48 783 Haïtiens, fuyant la crise socioéconomique d’un pays où l’Etat se fait quasiment absent, sont allés au Chili en décembre 2017, portant le nombre total à 104 782 ressortissants, jusqu’à ce que Sébastian Pinera, en avril dernier, fixe un visa exclusif pour les Haïtiens. L’unique objectif de ces migrants partis avec un statut de touriste est de trouver un emploi stable. Certains ont 30 ans et ce sera la première fois qu’ils obtiendront un salaire leur permettant de répondre à leurs besoins et à ceux des membres de leur famille qui ont misé toute leur économie sur ce voyage. Arrivés au Chili, ils ont trouvé sur leur chemin la barrière linguistique, le racisme et le climat qui s’accumulent aux problèmes qui compliquaient déjà leur existence. Mais leur plus grande désillusion reste le chômage. Ce phénomène pour lequel ils ont fui Haïti, réapparait dans leur vie sur leur terre d’accueil. Pour obtenir un contrat de travail au Chili, le ressortissant doit posséder un statut légal du gouvernement chilien, à partir de certains documents livrés par l’État haïtien. Parmi ces papiers, on compte un certificat de bonnes vies et mœurs dont le prix serait de 25 dollars, selon plusieurs témoignages. Les autorités haïtiennes manquent jusqu’à présent à leur devoir, malgré une aide logistique fournie par l’Organisation Internationale de la Migration. Le système des archives haïtiennes n’étant pas numérisé, l’État haïtien s’est montré jusque-là incapable de répondre aux besoins de ses citoyens, à ce niveau également. D’autre part, une enquête a révélé que la vie des immigrants haïtiens vivant au Chili s’annonce plus difficile de jour en jour. 48% d’entre eux ont témoigné dans une étude publiée par le Centre national d’études sur les migrations (CENEM) de l’Université de Talca qu’ils avaient été victimes de discrimination au cours de leur résidence au Chili. En effet, 40,6% des migrants interrogés ont déclaré qu’ils ont subi cette discrimination, au moment où ils cherchaient un emploi. 37,5% ont été victimes sur le lieu de travail ; 34,4% dans les transports en commun ou sur les routes et 20,3% au moment où ils voulaient louer ou acheter une maison. « En ce qui concerne l’intégration sociale, le cercle le plus proche de la population haïtienne est constitué principalement de personnes de même nationalité (59,1%), les organisations religieuses (63,3%), les associations d’immigrés (19,6%). Les clubs sportifs et les clubs sont les principaux points de rencontre de ces migrants. Au rappel, cette même enquête a révélé qu’il plus difficile pour 86% des Haïtiens de trouver un emploi que les autres migrants au Chili. Les premiers 175 Haïtiens qui ont atterri à l’aéroport Toussaint Louverture le 7 novembre, ont révélé qu’ils ont été victimes de discrimination raciale et qu’ils ne pouvaient pas trouver du travail.

Emmanuel Saintus

 

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