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Au 6 octobre, le rapport du CSS tarde encore à venir et le salaire minimum stagne

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Pas besoin d’avoir fait des études en économie pour comprendre que le salaire minimum actuel est inconcevable.  Avec un salaire de moins de 350 gourdes par jour, que peut-on faire, lorsqu’on connaît l’augmentation spectaculaire du coût de la vie ?  Si l’État semble ne pas être intéressé à ajuster le salaire au début de la nouvelle année fiscale, les autres secteurs de la vie nationale se montrent plus que d’accord pour un éventuel réajustement du salaire minimum.  Selon l’économiste Pierre Mary Boisson, un salaire minimum qui respecte le taux d’inflation réel, afin d’éviter toute répercussion sur le coût de la production et de fragiliser les emplois, notamment dans le secteur de la sous-traitance, mérite d’être réajusté.  Le directeur de la SOGESOL se positionne parallèlement contre toute tentative de fixer le salaire minimum en dollar.  Selon lui, cette solution, efficace à court terme, va pénaliser les ouvriers sur une plus longue durée.  Nous avons appris que le Conseil Supérieur des Salaires a déjà transféré son rapport au ministère des Affaires Sociales qui doit l’acheminer au président de la République.  Des patrons d’entreprises privées dont Réginald Boulos et Dimitri Vorbe pressent les autorités haïtiennes à accorder une hausse significative des salaires aux ouvriers de la sous-traitance.  M. Boulos, ancien membre du Conseil Supérieur des Salaires (CSS), prône un salaire de 585 gourdes, arguant lui aussi qu’il faut prendre en compte le taux d’inflation.  Reconnaissant qu’il s’agisse d’une décision forte, M. Boulos insiste sur la nécessité de prendre en considération la conjoncture actuelle de protestation qui lie les émeutes de juillet 2018 au mouvement revendicatif de PetroCaribe.  Il constate que la situation économique est morose, notamment en raison de l’absence de nouveaux investissements.  Estimant que des sacrifices sont indispensables dans cette conjoncture, M. Boulos exhorte ses collègues du secteur privé à consentir des sacrifices.  À son avis, on ne peut plus demander aux ouvriers de consentir des sacrifices supplémentaires.  Pour sa part, le PDG de la SOGENER, Dimitri Vorbe, recommande une hausse plus significative pour faire passer le salaire minimum à 600 gourdes. Regrettant une stagnation des salaires au cours des cinq (5) dernières années, M. Vorbe encourage les patrons à augmenter les salaires de manière unilatérale, si le gouvernement refuse de répondre aux revendications des ouvriers.  Il encourage un recours à la grève, afin de contraindre les autorités à augmenter les salaires.  Pour que l’État réajuste le salaire minimum, de façon à soulager les conditions de vie des ouvriers du secteur de sous-traitance, des dirigeants d’organisations syndicales annoncent la relance de la mobilisation, en vue d’en réclamer une hausse significative.  Le président de la Centrale Autonome des Travailleurs Haïtiens (CATH), Fignolé Saint-Cyr, préconise, lui, un salaire minimum de 750 gourdes.  Il dénonce la passivité du Conseil Supérieur des Salaires (CSS) qu’il qualifie de boiteux.  Le syndicaliste note que plusieurs patrons ont exprimé leur appui à une hausse du salaire à 585 gourdes, tandis que les syndicats continuent de réclamer un salaire journalier de 1 000 gourdes.  Il rappelle que le chef de l’État, Jovenel Moïse, avait récemment plaidé pour un salaire minimum acceptable et socialement juste.  Le nouveau salaire minimum devrait être en vigueur ce 1er octobre 2018 mais est retardé en raison de l’absence du rapport du CSS.  M. Saint-Cyr accorde un délai d’une semaine aux autorités haïtiennes afin de publier le décret consacrant l’ajustement du salaire minimum.  Il prévient que les ouvriers auront recours à des manifestations pour forcer les autorités à satisfaire leurs revendications.  Le dirigeant de la CATH critique le comportement des conseillers du CSS, les accusant de se liguer contre les ouvriers.  Si le salaire n’est pas socialement juste et acceptable, nous allons forcer la porte, a prévenu M. Saint-Cyr, accusant les conseillers de comploter pour accorder une hausse de salaire de 50 gourdes.  Nous n’entendons pas descendre en dessous de 600 gourdes, dit-il, rappelant que la revendication de 1 000 gourdes constitue un plafond.  La loi sur le salaire minimum, initiée par l’ex-sénateur Steven Benoit, est soumise à une modification, selon le président de la Chambre basse, une proposition la modifiant ayant été déposée au Parlement par un groupe de députés, le mardi 7 août.  C’est sur son compte Twitter, que le député de Delmas, Gary Bodeau, l’a annoncé, le 7 août dernier, sans donner trop de détails.  En attendant cette modification de la loi sur le salaire minimum par les élus du peuple, il serait de bon ton que le Conseil Supérieur des Salaires (CSS) publie son rapport pour la mise en vigueur du nouveau salaire minimum, ce qui, peut-être, soulagera les ouvriers traités relativement comme des esclaves sans droit.

Emmanuel Saintus

 

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