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Haiti en bref Septembre 12, 2018

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L’ONU, préoccupée par l’instabilité en Haïti

La Sous-Secrétaire générale aux opérations de maintien de la paix, Mme Bintou Keita, a insisté, devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, sur la « volatilité » de la situation en Haïti et a mis en garde contre le risque « élevé » de « troubles majeurs ». Mme Keita, qui présentait le dernier rapport du Secrétaire général sur la MINUJUSTH, a rappelé la flambée de violence, marquée par des pertes en vies humaines et des actes de destruction, qui a touché le pays en juillet dernier, à la suite de la suppression des subventions sur les produits pétroliers. « Depuis, les autorités haïtiennes n’ont pas cherché à remédier aux causes profondes de la précarité sociale, alors que le processus de ratification par le Parlement de l’énoncé de la politique générale du Premier Ministre nommé et la prise de fonctions du nouveau Gouvernement sont en attente », a-t-elle regretté. La Sous-Secrétaire générale a fait écho du ressentiment populaire alimenté par des révélations sur les avantages présumés des fonctionnaires et le débat sur l’utilisation discutable des fonds PetroCaribe.

 

Les parents des enfants victimes accusent le Parquet

Les parents des enfants victimes des médicaments contaminés des Laboratoires Pharval continuent d’exiger l’arrestation du propriétaire de l’institution, Rudolph Henry Boulos. Le mercredi 5 septembre, ils ont, une nouvelle fois, organisé dans la cour du parquet de Port-au-Prince, un sit-in où ils ont dénoncé la lenteur enregistrée dans le cadre de l’exécution du jugement rendu à l’encontre de Rudolph Boulos, propriétaire des Laboratoires Pharval. Les parents des enfants victimes crient au scandale par rapport au comportement des autorités judiciaires dans le blocage du dossier, même après le prononcé du jugement. « Le parquet de Port-au-Prince travaille pour le compte de Boulos. C’est ce qui explique le fait qu’il refuse d’assumer ses responsabilités dans cette affaire », a lancé l’un des parents victimes. Les protestataires qui indiquent qu’ils ont été traités en parents pauvres, en raison de leur origine sociale, menacent de paralyser le fonctionnement du parquet si leurs revendications ne sont pas prises en compte.

 

SOGENER n’a pas sponsorisé Sweet Micky au Labor Day

Plusieurs internautes se sont insurgés contre le PDG de SOGENER, Dimitri Vorbe, le lundi 3 septembre, après avoir remarqué le logo de SOGENER décorant le char de Sweet Micky sur le parcours d’Eastern Parkway. Michel Martelly, lui-même, s’est permis une petite pause pour remercier la compagnie parmi ses principaux commanditaires. Sur Twitter, Dimitri Vorbe s’est défendu en indiquant que SOGENER n’avait pas décidé de soutenir Sweet Micky au Labor Day. L’entrepreneur a même insinué, à travers ses publications, avoir été victime d’un coup politique. Toujours dans l’idée de défendre la compagnie qu’il dirige, M. Vorbe est passé à l’émission Panel Magik pour apporter quelques précisions. « SOGENER est habituée à commanditer des artistes et groupes de toutes tendances », a-t-il dit, tout en citant Sweet Micky parmi ces groupes. Mais, cette fois-ci, SOGENER n’a pas sponsorisé au Labor Day, si l’on peut se fier aux propos de Vorbe. « Nous n’avons pas un public à New-York auquel nous vendons nos services. Nous avons décidé, en plus, de fixer nos priorités sur la rentrée scolaire cette année », a prolongé M. Vorbe qui explique avoir refusé son aide à plusieurs artistes haïtiens qui allaient performer au Labor Day.

 

La terre a tremblé aux Gonaïves

Un faible séisme de magnitude 3.1 sur l’échelle de Richter a été enregistré, le mercredi 5 septembre aux Gonaïves. Dans la matinée, à 9h4, la terre a tremblé aux Gonaïves, sous l’effet d’un léger séisme dont l’épicentre a été localisé en mer, à 17,79 km, à l’Ouest de la Cité de l’Indépendance. Cette information a été publiée, le mercredi 5 septembre par l’Unité Technique de sismologie (UTS) du bureau des Mines et de l’Energie, en association avec le Ministère de l’Environnement (MDE) et le Secrétariat permanent de Gestion des Risques et Désastres (SPGRD), dans un bulletin sismique. Cependant, aucun dégât n’a été signalé après le passage de ce faible séisme. L’UTS rappelle toutefois que les activités sismiques se font sentir de temps à autres à travers diverses régions du pays.

 

L’AAN conseille aux victimes de vol de porter plainte

La Direction du service de sureté et de contrôle déclare n’avoir reçu, jusqu’à date, aucune plainte concernant des vols de bagages à l’Aéroport International Toussaint Louverture. L’Autorité Aéroportuaire Nationale conseille aux passagers lésés de diriger leurs doléances vers les compagnies aériennes indexées, pour une plainte formelle. « Notre système de contrôle répond aux normes internationales », se vantent les responsables des opérations de vérification. Toutefois, ils n’écartent pas la possibilité que ce système puisse être contourné ou défié. En ce sens, l’AAN invite les passagères victimes à diriger leurs doléances vers les lignes aériennes indexées. À maintes reprises, des passagers haïtiens se disent victimes de vols de bagages à l’Aéroport International Toussaint Louverture. La plupart accusent les employés de l’institution. «Nos mallettes ne sont pas fouillées dans la soute de l’avion mais plutôt par les agents de sûreté au niveau de l’aéroport international», déplorent-t-ils. Dénoncée à plusieurs reprises, cette situation délétère affaiblit l’image de la sûreté de l’Aéroport International Toussaint Louverture et discrédite la qualité des services. Des passagers haïtiens, venus des États-Unis particulièrement, rapportent avoir eu la mauvaise surprise de constater à l’arrivée des bagages à l’Aéroport Toussaint Louverture que certaines de leurs valises ont été ouvertes. En plus de la lenteur au niveau de la livraison des bagages, beaucoup de passagers disent se rendre compte que leurs valises, qu’ils ont pourtant pris le soin de fermer, ont été ouvertes.

 

Le conflit dure au sein de Fusion des Sociaux-Démocrates

« Afin que nul n’en prétexte ignorance, le parti politique Fusion des Sociaux-Démocrates a publié une note de presse dans laquelle il a été porté à la connaissance du public que Pedrica Saint-Jean et Bateau Junior sont interdits de prendre la parole au nom de la Fusion des Sociaux-Démocrates », informe Edmonde Supplice Beauzile, présidente du parti. Madame Beauzile les accuse d’entreprendre des activités qui nuisent à la bonne marche de cette formation politique. Cette décision est intervenue quelques jours après l’organisation d’une assemblée générale extraordinaire d’un ensemble de délégués de la Fusion, au cours de laquelle a été mis en place, un comité provisoire, présidé par Pedrica Saint-Jean, alors que Bateau Junior occupe le poste de secrétaire général. Madame Saint-Jean avait fait savoir qu’Edmonde Supplice Beauzile n’était plus à la tête du parti. En cas de refus d’obtempérer, l’ancienne sénatrice menace que Pedrica et Bateau Junior pourraient être exclus du parti lors du prochain conseil national, prévu à la fin de septembre ou au début d’octobre.

 

Encore Michel Martelly

L’ancien président ne cesse de faire parler de lui pendant ce week-end de Labor Day. Vêtu d’un T-shirt blanc, Michel Martelly, retenu par quelques amis, a lancé des injures à l’encontre de cet homme qui lui dit en anglais ” c’est le mieux que vous puissiez dire. Vous n’avez aucune formation”, même si les raisons de cette altercation ne sont pas encore élucidées. Quelques jours plus tôt, l’ancien chef d’État Tèt Kale avait insulté un journaliste haïtien lors d’une conférence de presse pour le compte du festival de Labor Day dans la Big Apple. Il est allé jusqu’à traiter le journaliste de ” kokorat“, après qu’il lui ait posé une question relative à son état d’esprit face à la mobilisation citoyenne annoncée contre lui. Un comportement qui a attisé le rire dans la salle où se déroulait la conférence, mais qui a révolté plus d’un. À noter que la mobilisation contre la corruption a gagné la diaspora haïtienne. Un groupe d’Haïtiens a promis de boycotter les performances de Michel Martelly à New-York, dont l’administration (2010-2015) a été indexée dans le dossier de la dilapidation du fonds PetroCaribe.

 

Incendie aux bureaux régionaux de la DINEPA et de l’Ed’H

La ville de Miragoâne s’est réveillée sous le choc, le lundi 3 septembre 2018. En effet, des individus non identifiés ont mis le feu, dans la nuit du dimanche au lundi, aux portes principales des bureaux régionaux de la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (DINEPA) et de l’Électricité d’État d’Haïti (EDH), sis respectivement au Carrefour-La-Croix et au Bel-Air, à Miragoâne. Selon ce qu’on peut lire sur les murs desdits bâtiments, les auteurs de cet acte l’auraient commis en vue d’exiger de l’eau potable et le rétablissement du courant électrique dans la cité de Fernand Hibbert, plongée dans le noir depuis plus d’une semaine, alors que la pénurie d’eau persiste. Réagissant au cas de la DINEPA, l’administrateur du bureau a indiqué que cela fait longtemps que les responsables du Centre technique d’exploitation (CTE) de Miragoâne subissent des menaces et des pressions de la part d’individus qui leur réclament des rançons pour empêcher la tenue de manifestations contre l’administration, rappelant que ces derniers avaient récemment confisqué les clés du bâtiment et pris en otage deux employés du bureau. « La police a dû intervenir pour les faire sortir », explique Nelson Panel, évoquant les difficultés du CTE de Miragoâne de servir la population, alors que des travaux d’extension et de réhabilitation sont en cours. Il a fait état de la confiscation des matériels qui ont fini par être récupérés, grâce au soutien du maire de la commune et du délégué départemental.

 

Le tribunal de paix de la section Sud lance un cri d’alarme

Il faut rendre justice à qui justice est due. C’est le rôle attribué à un juge de paix, à un juge du tribunal de première instance, aux juges des cours d’appels et à ceux de la Cour de cassation, travaillant dans les conditions prévues par la loi. Étant donné que la justice est le respect de la dignité humaine, on croit qu’elle doit être distribuée dans un milieu qui lui est propre. Ce n’est pas ce qu’on constate au niveau de certains tribunaux de paix, tant à la capitale que dans les villes de province. On était étonné de constater, le mercredi 5 septembre 2018, la situation dans laquelle fonctionne le tribunal de paix de la section Sud de Port-au-Prince. Au cours d’une visite éclair, nous avons rencontré des juges qui ont dénoncé l’état dans lequel ils travaillent. Logés dans un environnement malsain, ils respirent l’odeur nauséabonde du milieu et de ses environs. Un juge de paix ayant requis l’anonymat a déclaré : «Ce n’est pas un endroit approprié à un tribunal. Tout autour du tribunal, on respire la mauvaise odeur. C’est un endroit où les riverains font leurs besoins. On comprend difficilement qu’un lieu de service public, se trouvant au cœur de la capitale, puisse être traité de la sorte. Tous les midis, tous les juges sont obligés d’abandonner cet espace, parce qu’ils sont incapables de respirer, ajouté à cela, la chaleur qui étouffe. «C’est un crime de forcer un juge à travailler dans des conditions infrahumaines. J’avais dit à mes collègues de ne plus mettre les pieds à ce tribunal parce que l’ambiance ne s’y prête pas. C’est inacceptable. »

 

Examens d’État : des infirmières dénoncent des irrégularités

Nous entendons dénoncer le laxisme des acteurs du ministère de la Santé publique et de la Direction de la formation et du perfectionnement des sciences de la santé», lit-on dans une note rendue publique par des étudiants ayant échoué aux examens d’État, sanctionnant le diplôme des professionnelles de santé. Plus loin, ces étudiantes, réunies autour du Mouvement national des infirmières victimes (MONIV), déplorent que les autorités fassent croire que cet échec démontre leur incompétence. Le directeur de la DFPSS, Vladimir Larsen, ont-elles critiqué, a avancé de nombreux arguments farfelus visant à justifier les déboires des examens du 3 juin, notamment. «Certaines des questions étaient entachées de fautes. Les examens ont été distribués tardivement. Des noms d’étudiants n’étaient pas inscrits sur la liste de présence», sont, entre autres, les doléances des membres du MONIV. Condamnant la «mauvaise gestion» du système de santé en Haïti, elles disent souhaiter que la DFPSS regroupe des acteurs compétents qui garantissent leurs droits. Entre autres, elles ont plaidé pour l’implantation d’un cursus unique, intégrant un cadre de formation standardisée. Dans la foulée, les étudiantes en sciences médicales ont exigé la « vérification des feuilles d’examens, l’annulation des questions mal formulées ». De son côté, le numéro un de la DFPSS a nié tout bras de fer entre la direction qu’il dirige et les étudiantes, en dépit de son intransigeance dans ce dossier.

 

Laleau dénonce une persécution politique

  1. Wilson Laleau, chef de cabinet du président Jovenel Moïse, assure être l’objet d’un lynchage politique, orchestré sous le couvert de l’enquête sur les fonds PetroCaribe. Ancien ministre des finances sous l’administration de Michel Martelly, M. Laleau nie toute implication dans la dilapidation des fonds PetroCaribe. Il révèle que ses adversaires politiques veulent le livrer à la vindicte populaire, afin d’empêcher une vraie enquête sur l’utilisation de ces fonds. De l’avis du professeur Laleau, l’ex-Président Jocelerme Privert serait l’un des instigateurs des accusations et du lynchage médiatique lancé en 2016. Les persécutions se sont poursuivies sous des formes variées avec, entre autres, des menaces de mort, une fusillade contre son domicile et des mesures d’interdiction de départ. De plus, il note que les persécutions avaient été lancées contre les ministres ayant adopté une résolution sur le port de Port-au-Prince sous l’administration Martelly. Ceux qui réalisent le lynchage ne veulent pas que la lumière soit faite sur les fonds PetroCaribe, lance M. Laleau, faisant état des conséquences néfastes sur lui, sa famille et ses proches.

 

L’ONU met en garde contre des expulsions massives d’Haïtiens

La Représentante nationale du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFAP), Sonia Vásquez, juge que d’éventuelles expulsions massives d’Haïtiens pourraient avoir des conséquences néfastes dans plusieurs secteurs en République Dominicaine. Elle recommande au gouvernement dominicain d’évaluer la disposition à adopter face aux Haïtiens qui n’ont pas été acceptés dans le Plan National de Régularisation des Étrangers (PNRE). Le PNRE a pris fin le 25 août 2018 et les autorités dominicaines n’ont pas montré des signes d’un programme d’expulsions massives. « L’expulsion est une mesure immédiate, mais la déportation résout-elle complètement le problème des sans-papiers en République dominicaine, devrait se demander l’Etat dominicain », a dit Mme Vasquez. Reconnaissant que les expulsions relèvent de la souveraineté de l’État dominicain, la responsable de l’UNFPA a admis que le PNRE a atteint son objectif.

 

Retard de la campagne d’été dans plusieurs régions

Le Réseau d’alerte précoce de sécurité alimentaire attire l’attention sur les difficultés de la campagne d’été. Dans son dernier rapport, le Famine Early Warning System Network explique que le retard et la faible pluviométrie entravent les opérations de semis d’été qui ont cependant bien démarré dans les montagnes humides. Parallèlement, les récoltes de printemps ont atteint leur pic en juillet, dans les zones où cette campagne n’a pas échoué et qui ont été ensemencées en mars. Une production en-dessous de la normale est attendue à cause de la sécheresse. En revanche, les récoltes de banane, de racines et tubercules et de fruitiers sont normales, précise le rapport. Selon le Réseau, certains ménages adoptent de nouvelles stratégies d’adaptation, comme la consommation de produits non préférés et semblent incertains quant à la réouverture prochaine des classes. Le prix du maïs local a montré, en juillet, une relative stabilité comparée à juin, tandis que celui du pois noir a baissé (plus de 7%). Le prix du riz importé continue d’augmenter et d’être au-dessus de la moyenne quinquennale.

 

La Cour de Cassation préoccupe les sénateurs

Le mandat du président de la Cour de Cassation suscite des controverses au sein du système judiciaire et des tergiversations des leaders des pouvoirs exécutif et législatif. Le président de la commission Justice du Sénat, Jean Renel Sénatus, affirme qu’il est urgent de légiférer afin de favoriser l’application de la loi, en ce qui a trait à la nomination des juges de la Cour de Cassation. L’ex-commissaire du gouvernement explique que le président de la Cour de Cassation, Jules Cantave, qui ne dispose plus de mandat de juge, restera en poste au cours des trois prochaines années. En tant que président de la Cour de Cassation, il est également le président du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ). Le président de la commission sénatoriale de justice s’en tient à l’interprétation des juges de la plus haute instance judiciaire du pays. Il note toutefois que la loi sur la Cour de Cassation prévoit que le président dirige la première section de la Cour. Le mandat de président ne serait donc pas différent de celui de juge. Le mandat de président découlerait de celui de juge. Cependant, les sénateurs n’entendent pas provoquer de nouvelles dissensions avec les juges de la Cour de Cassation. Au cours des dernières années, des conflits ouverts avaient opposés le Sénat à la Cour de Cassation, en ce qui a trait à la nullité de certaines nominations.

 

Les dérives du secteur religieux en Haïti

Le Comité national de lutte contre la traite des personnes (CNLTP) alerte sur un ensemble de dérives observées, ces derniers temps, au sein du secteur religieux en Haïti. Ces manifestations, liées à des cas de traite des personnes, d’abus sexuels et de maltraitance, tendent à se répéter trop souvent, condamne le CNLTP, dans une correspondance, en date du 29 août 2018, adressée à l’Office de la protection du citoyen (OPC). Des individus, opérant au nom de certaines missions évangéliques et de groupes religieux, seraient impliqués dans plusieurs de ces cas qui concernent principalement des mineurs placés en orphelinat. Une vidéo, circulant en ce moment sur les réseaux sociaux, montre un homme (un certain pasteur berger qui prétend être prophète) en train de maltraiter une petite fille, en toute quiétude, rapporte le CNLTP, dans la lettre à l’OPC, signée par son président, le sociologue Fils-Lien Ély Thélot. Des pratiques dégradantes à l’encontre des femmes, dans plusieurs assemblées religieuses du pays, portent atteinte à la dignité et aux droits de la personne. De telles pratiques, indexées par plusieurs voix dans la société haïtienne, risquent de contribuer à une banalisation de la traite, au travers de toutes les formes qu’elle pourrait adopter, estime le CNLTP. Le Comité national de lutte contre la traite des personnes exhorte l’OPC à intervenir, en vue d’une meilleure protection des droits des pratiquantes et des pratiquants de la foi sur l’ensemble du territoire national en Haïti.

 

Une enquête ouverte après la mort suspecte de six personnes

La Direction départementale de la police du Nord annonce l’ouverture d’une enquête, après la mort suspecte de six personnes au sein d’un ménage au Cap-Haïtien. Six personnes ont été retrouvées mortes, le dimanche 2 septembre 2018, dans une maison familiale, située à Charrier (deuxième section communale du Cap-Haïtien, à 248 km au nord de la capitale, Port-au-Prince). En présence de Ferné Charles Saint-Juste, commissaire du gouvernement, près le tribunal civil du Cap-Haïtien, la juge de paix Dieula Benjamin a réalisé le constat légal de six cadavres, en l’occurrence : le père de famille, Bloox Pierre-Louis (48 ans), sa femme Maggie Montreuil, leurs enfants Ray et Blooma Pierre-Louis, le frère de son épouse Tony Montreuil et une adolescente Michaëlle Elvécius. « Certaines des personnes mortes avaient une mousse dans la bouche. Ce qui pourrait laisser croire qu’elles ont été empoisonnées. Mais, seule une autopsie médico-légale pourra nous édifier », a indiqué à Anacé Dorival, porte-parole de la Direction départementale de la police du Nord.

 

Le groupe minoritaire absent au Sénat

Depuis des mois, les sénateurs de l’opposition formant le groupe minoritaire se font rares au Sénat de la République qui, pourtant, doit fonctionner en permanence. Ils ne prennent part ni aux séances ni aux différents travaux des commissions sénatoriales. Comme pour essayer d’expliquer cet état de fait, le sénateur Nénel Cassy, l’invité de l’émission « Haïti Sa k ap Kwit », réalisée le mardi 4 septembre 2018 sur la chaîne 20, évoque la « mise en quarantaine volontaire » du groupe minoritaire à la Chambre haute. Parce qu’ils se sentent écartés du jeu au Sénat, le quatuor Nénel Cassy, Évalière Beauplan, Antonio Chéramy et Ricard Pierre décident de ne pas se présenter là-bas. Appartenant à l’aile dure de l’opposition au Sénat face au régime en place, le sénateur des Nippes va jusqu’à s’interroger sur ce que réalisent ses collègues dans cette institution d’État. «Y a-t-il des activités au Sénat ? Lesquelles ?», se demande-t-il, à l’émission, avant de faire remarquer que lorsqu’ils faisaient partie des commissions, ils travaillaient en permanence à cette Chambre. À part les débats sur le Premier ministre désigné Jean Henry Céant, plus rien ne se passe au Sénat de la République, à en croire Nénel Cassy. Ce dernier évoque une violation « volontaire » des lois, en constatant une « mise en quarantaine » du groupe de l’opposition auquel il appartient, alors qu’ils sont disposés et disponibles à exercer leur fonction de parlementaires. Le sénateur note l’absence d’équilibre dans le fonctionnement du Sénat, tout en reprochant les autres collègues sénateurs de la majorité de vouloir s’accaparer de tout ce qui se fait dans cette assemblée.

 

Prestation de serment de sept avocats

Sept avocats formés à l’école du barreau de Port-au-Prince, ont prêté serment au cours d’une cérémonie organisée le mardi 4 septembre 2018 à la première chambre civile du palais de justice. Ils font partie de la 10e promotion de ladite école. Tenue à l’extraordinaire, l’audience a été présidée par le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, le juge Bernard Saint-Vil. La formation initiale à l’école du barreau a duré six mois. Les avocats ont réussi avec brio toutes les étapes devant conduire à leur prestation de serment, a expliqué un membre du conseil de l’ordre. Me Samuel Madistin, un avocat très connu du milieu juridique haïtien, a pris part à cette cérémonie. Outre la présence de Me Frantz Nérette, membre du barreau de Port-au-Prince, le conseil de l’ordre des avocats a été représenté par son secrétaire général, Jean Bergemane Berrette, qui a prononcé le discours de circonstance. L’allocution de Me Berrette portait sur les obligations de compétence des avocats, sur l’éthique et la déontologie, sans oublier l’obligation de respecter l’ensemble des instruments juridiques au niveau de l’ordre des avocats de Port-au-Prince : le décret du 29 mars 1979 régissant la profession d’avocat en Haïti ; le règlement intérieur du barreau de Port-au-Prince ; le code de déontologie adopté par l’Assemblée générale des avocats de Port-au-Prince ; les résolutions adoptées par l’Assemblée générale des avocats de Port-au-Prince ; les résolutions adoptées par le conseil de l’ordre et les décisions du tribunal disciplinaire.

 

La Radio Télé Ginen écrit au commissaire du gouvernement de Port-au-Prince

L’agression de trois journalistes par des agents de sécurité du Parlement haïtien a suscité un tollé. Cheslie Jean-Baptiste, Bob Sleam Fontis de la Radio Télé Ginen et le cameraman Sinéus Franck, de Télé Pacific, ont été brutalisés le lundi 20 août 2018 par des agents de sécurité au Parlement haïtien, au moment où ils couvraient les débuts de l’enquête autour de l’attaque dont aurait été victime la Chambre des députés, dans les premières heures de la même journée. Comme pour assurer la défense de ces journalistes, la Radio Télé Ginen, par le biais de son conseil juridique, a écrit au commissaire du gouvernement de Port-au-Prince pour demander que la lumière soit faite sur la question. Dans cette lettre datée du 29 août 2018, la Radio Télé Ginen condamne la grossièreté et la sauvagerie avec lesquelles les journalistes ont été frappés. « Les agents de sécurité ayant commis cet acte de barbarie caractérisé étaient en uniforme, identifiés et identifiables, aux mépris de toutes normes régissant le fonctionnement d’une société de droit et en faisant fi des lois garantissant la liberté de la presse, véritable acquis démocratique», lit-on dans cette correspondance envoyée en copie conforme au ministre de la Justice et de la Sécurité publique (MJSP) Me Jean Roudy Aly, au président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, Me Jules Cantave, au Protecteur du citoyen, Me Renan Hédouville et aux présidents du Sénat et de la Chambre des députés, le sénateur Joseph Lambert et le député Gary Bodeau. Si Ernst Lee Raphaël, l’agent de sécurité en question a été remercié 48 heures après la perpétration de l’acte, jusqu’à présent, l’action publique n’a pas été mise en mouvement. De ce fait, le conseil juridique de la Radio Télé-Ginen demande au commissaire du gouvernement de Port-au-Prince de fixer les responsabilités afin que les coupables soient punis.

 

Une famille migrante haïtienne de 5 personnes humiliée et rapatriée

Wilmise, une mère allaitante de 24 ans, son bébé de 7 mois, ses deux autres filles jumelles âgées de 3 ans ainsi que son mari ont été rapatriés au point frontalier de Carisal/Comendador, à Belladère, le 28 août 2018. Originaire de Ouanaminthe, département du Nord-Est, la jeune migrante a vécu deux ans à Santiago, province de la République Dominicaine où est né son bébé. Elle a indiqué avoir été humiliée par les agents de la migration dominicaine qui ne lui ont pas permis de récupérer ses effets. « Le 27 août 2018, à 6 heures du matin, des agents de la migration dominicaine se sont introduits à notre domicile. Ils nous ont contraints de monter dans un mini-camion qui partait à la recherche d’autres Haïtiens. Nous avons été gardés dans ce véhicule jusqu’à 1 heure de l’après-midi, avant d’être conduits dans un centre carcéral où nous avons passé toute une nuit, sans avoir accès à la nourriture et à l’eau.», a-t-elle dénoncé. Wilmise s’est plainte du mauvais traitement dont sa famille a été l’objet, au moment de son incarcération. « Nous avons dormi à même le sol. J’ai dû placer mon bébé sur ma poitrine pendant toute la nuit et mon mari était obligé d’enlever ses vêtements pour faciliter le sommeil à mes deux filles jumelles. », a-t-elle déploré. Rapatriés à la frontière de Carisal le 28 août 2018, Wilmise et son mari ont marché plus de 2 kilomètres pour arriver au centre-ville de Belladère où ils ont été contraints de dormir sur la place publique avant d’être dirigés au bureau régional du GARR.

 

Un nouveau projet en vue de la maîtrise de l’information financière en Haïti

Le ministère de l’Économie et des Finances a lancé un nouveau projet dans le cadre de la réforme des finances publiques. Le projet d’amélioration de la gestion financière et de l’information statistique (PAGEFIS) vise à une meilleure maîtrise de l’ensemble des informations financières et relatives aux ressources humaines au sein de l’administration publique haïtienne. Un atelier a été organisé, le mercredi 5 septembre, à Port-au-Prince, en guise de lancement de ce projet, financé par la Banque Mondiale à hauteur de 15 millions de dollars. L’accord de don qui doit s’étendre sur cinq (5) ans, a été signé le 6 juin 2018 et s’inscrit dans la foulée des initiatives de réforme des finances publiques. « Le projet permettra d’interrelier l’ensemble de l’administration publique, du point de vue financier, ce qui nous permettra aussi de disposer d’informations plus fiables, disponibles en temps réel, pour une meilleure analyse de performance et d’efficacité», a expliqué le ministre de l’Économie et des Finances du gouvernement sortant, Jude Alix Patrick Salomon. Au ministère de l’Économie et des Finances, plusieurs entités sont concernées par la gestion des projets. Le PAGEFIS propose un outil informatique qui rassemble les informations relatives à tous ces projets. D’après le coordonnateur de la commission de la réforme des finances publiques, Charles Cadet, le fait que les systèmes de la douane, de la Direction générale des impôts, entre autres, n’étaient pas reliés, l’administration enregistrait souvent des pertes d’informations. Ce nouveau système intégré inclura synthétiquement le travail de tous les autres systèmes.

 

Écran de fumée autour du budget rectificatif 2017-2018

Sans aucun doute, le budget rectificatif 2017-2018, voté récemment par les deux branches du Parlement, sera reconduit pour le nouvel exercice fiscal. Toutefois, si le document budgétaire initial avait suscité des débats agités dans la société, celui du budget rectificatif demeure encore l’inconnu. Les grandes lignes du budget rectificatif restent mystérieuses, même pour ceux qui s’adonnent régulièrement à l’analyse des lois de finances du pays. Même le montant de l’enveloppe budgétaire prête à confusion. Quand le ministre Jude Alix Patrick Salomon faisait le dépôt du budget rectificatif en juin dernier, il était question dans presque tous les médias d’une enveloppe budgétaire chiffrée à près de 156 milliards de gourdes. Ce montant est contredit par les économistes Eddy Labossière et Kesner Pharel qui disposent de peu d’informations sur le budget rectificatif. D’après eux, l’enveloppe budgétaire a augmenté de 1% dans le budget rectificatif par rapport au budget initial 2017-2018. « Le budget rectificatif 2017-2018 est estimé à 145,3 milliards de gourdes alors que le budget initial était évalué à 144,2 milliards de gourdes», a précisé le professeur Eddy Labossière. Pour l’économiste, il est important de souligner les raisons qui poussent un gouvernement à rectifier son budget. Dans le cas du budget 2017-2018, l’économiste a souligné une augmentation de 1,1 milliard de gourdes des recettes fiscales et douanières, le manque à gagner sur les recettes pétrolières et le déficit budgétaire.

 

Le prophète Dorilas invité au Parquet

Le pasteur Marckenson Dorilas, qui recommandait à ses fidèles souffrant du VIH/SIDA, 21 punaises de lit pour traiter leur maladie, est invité à se présenter, le mardi 11 septembre, à 11h du matin, au parquet de la Croix-des-Bouquets. Cette invitation est envoyée, à la suite de ses dernières interventions en l’Église : « Les envoyés de Dieu », où il recommanda, aux fidèles d’une assemblée souffrant (affirme-t-il) du SIDA, un traitement contre cette maladie qui fait, chaque année, des milliers de morts dans le monde. « Dans l’assemblée, 43 jeunes femmes et 25 jeunes garçons souffrent du SIDA, avait lâché l’homme de foi, chef de l’Église « Les Envoyés de Dieu » sis à Clercine 14, avant de proposer sa prescription. « À ceux qui en souffrent, poursuit-il dans son message, vous aurez besoin d’une «patte» d’aloe et de raquette épluchée, une boîte de lait carnation, de gingembre marron et de gingembre piqué, d’une pâte dentifrice Colgate, d’une boîte d’allumettes et… 21 punaises. Le tout à préparer dans un blender ». Cette vidéo a fait le tour du web et lui vaut d’être reconnu sous le sobriquet « Nèg pinèz la ». Une autre vidéo, parmi tant d’autres partagées par l’internaute Wendy Phele, montre une femme fouler l’estrade de l’église pour témoigner devant l’assemblée que le traitement du pasteur semble porter ses fruits. Elle dit avoir fait son test et se dit guérie. Le ministère de la Justice n’a pas tardé à réagir. « Cette invitation vous est adressée, dit la note du Parquet du Tribunal civil de la Croix-des-Bouquets, pour discuter autour de l’exercice de votre ministère de prophète, des conditions légales de cette expertise rendue publique et du fonctionnement réglementaire de votre congrégation au regard du respect dû à la santé des citoyens, conformément aux prescrits de l’article 19 de la Constitution de 1987 amendée le 9 mai 2011 ».

 

Le prophète Dorilas se dit prêt à répondre aux questions de la justice

L’autoproclamé prophète Mackenson Dorilas, invité au parquet de la Croix-des-Bouquets où il devrait répondre aux questions de la justice, se dit prêt à se présenter devant le tribunal civil de la commune de la Croix-des-Bouquets pour faire la lumière sur ses pratiques et le fonctionnement de son église localisée à Clercine 24. Trentagénaire, jérémien, Prophète se surnomme-t-il. Voix cabossée et crâne rasée. Des agents de sécurité l’accompagnent, rapporte Michel Joseph. Mackenson Dorilas refuse qu’on lui colle l’étiquette de « pasteur ». « Je n’aime pas le mot. Les pasteurs sont trop égoïstes : appelez-moi plutôt Prophète ». Ce jeune homme au ton acide et ironique, au regard condescendant et toujours chic quand il gravit l’estrade de son église pour dégager la parole de l’Évangile, serait-il en passe de rejoindre le clan des chefs religieux affairistes qui roulent sur la crédulité des fidèles pauvres, vulnérables pour s’enrichir ou pour bâtir sa popularité ? Croyant dur comme fer d’être un choisi, un appelé de Dieu depuis l’âge de 7 ans, Mackenson Dorilas, né 18 janvier 1986 à la commune Ravine-à-Charles, toujours tiré à quatre épingles, est ce religieux qui octroie la bénédiction du ciel, guérit des malades, recommande des traitements et des remèdes-miracles à des fidèles atteints de maladies graves. Son métier : opérer la guérison divine au nom de Jésus. Il déclare compter aujourd’hui 11 ans de carrière. Son invitation au parquet est tombée à la suite de ses conseils prodigués à l’endroit de ceux touchés par le virus du SIDA : 21 punaises de lit dans un jus préparé au blender. Une femme témoigne que le traitement porte ses fruits: le test est négatif, a-t-elle révélé. Le « prophète » Mackenson Dorilas (« l’homme punaise »/Nèg pinèz la) est attendu, mardi 11 septembre, au tribunal civil de la commune de Croix-des-Bouquets. « La justice a le plein droit de m’inviter. Je suis prêt à répondre aux questions du tribunal. Je suis un citoyen haïtien, je suis légal ».

 

L’OIM ouvre un bureau spécial pour supporter les haïtiens

L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a signé un accord avec la République du Chili en vue d’apporter son appui, à la section des visas de l’Ambassade du Chili à Port-au-Prince, dans le cadre des demandes de visa de regroupement familial. Ces visas seront valables pour 12 mois, coûteront 98 dollars américains (73 dollars pour les services de l’OIM et 25 dollars pour le consulat chilien) et, permettront à leurs bénéficiaires de vivre, travailler et étudier au Chili. Le gouvernement chilien disposera de près de 10 mille visas par an pour une durée de 10 mois pour les Haïtiens, selon ce que rapporte le Centre de Réception des Demandes de Visa (CAVC), géré par l’OIM. Ce quota est toutefois jugé discriminatoire et critiqué par l’opposition politique chilienne, puisque selon l’opposition, la République du Chili ne détermine pas de quota pour les immigrants des autres pays. Le Centre de réception des demandes de visa (CAVC), géré par l’OIM, fournira un appui administratif à l’Ambassade Chilienne à Port-au-Prince d’après ses responsables. Les employés du Centre assisteront les bénéficiaires avec le remplissage des formulaires, les informations sur les procédures à suivre et les papiers à fournir et s’assurent de la bonne réception des dossiers. Le service et l’assistance sont fournis dans la langue locale dans un point de service accessible avec des heures d’ouverture plus longues pour les demandeurs.

Altidor Jean Hervé

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