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La presse dans le collimateur de Jean Roudy Aly

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Le sentiment d’insécurité reste à un niveau très élevé en Haïti. Il provient autant de la menace des bandits armés qui sévissent les quartiers populaires que des incivilités quotidiennes. Le samedi 12 mai 2018, pas moins de douze (12) funérailles ont été célébrées à l’Église Sainte-Bernadette de Martissant. Toutes les personnes ont été tuées par balles, parmi lesquelles : Alty Aubry qui avait été abattu de deux projectiles par un bandit à Grand-Ravine, alors qu’il s’apprêtait à aller visiter un ami malade dans la zone, le samedi 5 mai. Le sentiment d’insécurité est en hausse en Haïti. Au domicile et dans le quartier, de profondes inquiétudes perdurent. Les Haïtiens ont le sentiment que l’on vit dans une société moins civique, plus éruptive, que le vernis du vivre ensemble se craquelle, alors que les autorités en place font du marchandage.

 

En effet, le nouveau titulaire mal nommé du ministère de la Justice et de la Sécurité publique (MJSP) a accusé les journalistes et des médias de complicité avec des bandits. Selon une note du ministère de la Justice et de la Sécurité publique (MJSP), en date du 9 mai 2018, Jean Roudy Aly dit qu’il a instruit les commissaires du gouvernement près les tribunaux de première instance du pays, de rechercher les auteurs et les complices de faits délictueux. « La plupart des médias et journalistes s’amusent quasi quotidiennement à recevoir dans les émissions à libre tribune, des bandits notoires, activement recherchés par la police. Qui pis est, ces bandits qui avouent leurs forfaits, tout en terrorisant la population, prennent le malin plaisir de proférer des menaces par voie de presse, aux forces de l’ordre. Ce faisant, ces professionnels de la presse se font, consciemment ou inconsciemment, complices des bandits qui sèment le deuil au sein des familles haïtiennes », a déclaré Jean Roudy Aly. Cette déclaration intempestive a soulevé la colère des journalistes et des patrons de médias. Le président l’Association des médias indépendants d’Haïti (AMIH), Georges Venel Remarais, a fait savoir que l’AMIH ne saurait, en aucun cas, appuyer un media ou un journaliste qui se ferait clairement complice de bandits notoires et clairement identifiés comme tels. Il estime cependant que le nouveau ministre de la Justice est allé vite en besogne, en faisant des amalgames dans sa lettre. Ce dernier demande la collaboration des médias et des journalistes, pendant qu’il instruit les commissaires de les poursuivre, sans exposer ses preuves. Il incrimine « la plupart des médias dans ses dénonciations, pendant qu’il affirme que c’est dans les émissions de libre tribune que les journalistes donneraient quasi-quotidiennement la parole aux « bandits », alors qu’il n’y a qu’une infime partie des médias qui a une émission de ce genre. Georges Venel Remarais a exhorté le ministère de la Justice à être direct et à dire clairement son objectif, tout en promettant la collaboration de son organisation dans tout ce qui concerne le respect de la liberté de la presse et d’information et aussi de la déontologie du métier de journaliste. De son côté, l’ancien ministre de la Communication, Ady Jean Gardy, dénonce cette position du ministère de la Justice et soutient que les journalistes ne font que leur travail en permettant à la population et aux autorités de prendre connaissance des aveux publics des personnes concernées.

 

Par ailleurs, dix (10) bandits ont été abattus au cours d’affrontement avec les forces de l’ordre. Ces informations ont été révélées par le directeur départemental de l’Ouest de la PNH, Berson Soljour, lors d’un point de presse sur les opérations réalisées en vue de démanteler les gangs armés dans les quartiers populeux de Martissant, le mercredi 16 mai 2018. Il a fait savoir que la stratégie de l’investigation a été choisie pour éviter des dommages collatéraux énormes qu’auraient provoqués des opérations avec des unités d’élite. « La traque des criminels de Grand-Ravine et des autres quartiers tels que Cité de Dieu, s’est soldée par le décès de 10 membres de gangs. Il s’agit de bandits qui ont été tués lors d’affrontements avec les forces de l’ordre », explique Berson Soljour. Et de poursuivre que l’opération dénommée « Coucourouge », lancée le 12 avril 2018, a également permis l’arrestation de 20 individus, membres de ces gangs. « Ces criminels étaient impliqués dans des braquages contre des clients de banque. Deux d’entre eux sont également impliqués dans des vols au Cap-Haïtien. Les criminels avaient mis en place un système complexe pour identifier les clients des banques effectuant des retraits importants. L’un d’entre eux avait en sa possession un faux badge de chargé de mission du ministère de l’Intérieur. Ce faux document lui permettait d’avoir accès à des informations. L’opération a permis la saisie de quatre (4) armes à feu, de cinq (5) voitures et de trois (3) motocyclettes. Les investigations se poursuivront en vue d’appréhender, notamment, le chef de gang de Village de Dieu, connu sous le nom d’Arnel », a fait savoir Berson Soljour.

Emmanuel Saintus

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