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La démolition du mur de Berlin et l’effondrement de l’URSS ont-ils mis fin à la guerre froide ?

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Après la chute du mur de Berlin en 1989 et l’effondrement de l’URSS en 1991, l’Occident, par l’intermédiaire des États-Unis, a conquis systématiquement tous les pays de l’ancien pacte de Varsovie, mais c’était sans compter sur le revirement de la situation au moment même où l’Ouest croyait tout contrôler.

La conquête de l’Occident

La conquête avait commencé par l’ex-Yougoslavie qui a été récupérée à l’aide du Vatican et la Serbie, le poumon de l’ex-Yougoslavie.  Les autres pays d’Europe de l’Est ont été intégrés à l’OTAN et également à l’Union européenne. Grâce aux ONG américaines, deux autres pays, comme la Géorgie et l’Ukraine, anciens membres de l’URSS, ont été récupérés par l’Occident.  Après Israël et l’Égypte, l’Ukraine est le troisième pays bénéficiaire du support politique et de l’aide des États-Unis. Pour les observateurs, la Mer Noire qui était dans le temps « la mer russe », s’est changée en « mer américaine ».  De nos jours, il est avéré que le régime actuel en Russie, sous l’égide de Poutine a donné la souveraineté et l’intégrité territoriale à l’ex-Empire. Cependant, cela n’a pas pu empêcher son encerclement par l’OTAN, par l’implantation des bases militaires américaines : des boucliers antimissiles en République Tchèque et en Pologne s’installent.  Mais, malgré tout, la Russie du puissant Poutine reste et demeure une grande puissance militaire qui inspire une grande crainte à l’Occident.

 

L’offensive de la Russie

Face à l’agressivité progressive des États-Unis, la Russie n’est pas restée passive. Car, à la suite de la conquête de l’Occident, Moscou a réagi en dénonçant le traité Start II, en recourant aux armements (le 3 janvier 1993 les présidents Boris Eltsine et Georges Bush signaient à Moscou le traité sur les réductions et les limitations des armements stratégiques offensifs).  Le chef du Kremlin a affirmé que la Russie serait bientôt dotée de nouveaux systèmes d’armements qui n’existent pas et n’existeront pas dans les prochaines années chez les autres puissances nucléaires. En effet, face à la fulgurance des États-Unis, la Russie cherche à renforcer le potentiel militaire de l’Iran, en lui octroyant 29 batteries de missiles de croisières ou balistiques, capables d’intercepter des avions et des hélicoptères, ainsi que des drones, à moyenne ou très basse altitude.  Le Tor M-1, pouvant détruire deux cibles en même temps à une distance de 1 à 12 km, est considéré comme un système antimissile extrêmement performant.  Grâce à la technologie militaire de la Russie, l’Iran a pu développer sa propre industrie d’armement, de missiles et d’antimissiles. Les gardiens de la révolution ont précisé que l’Iran a testé avec succès un missile sol-mer d’une portée de 350 km, capable d’atteindre des navires dans le Golfe persique, la mer d’Oman et le Nord de l’Océan indien.  Il faut dire que du côté de la Chine, elle est bien équipée en industrie d’armement sous influence russe, semble-t-il. Les États-Unis considèrent que ces missiles constituent une intrusion dans cette zone et une alliance de pays opposés à l’hégémonie américaine. L’Iran, la Russie et la Chine font des investissements au Venezuela et dans les pays de l’Amérique Latine ayant basculé sous influence des grandes puissances du Sud.

 

L’ingérence et l’affirmation de la puissance de la Russie

Certains observateurs prétendent qu’en Russie, la liberté d’expression, le droit à la manifestation publique ou celui d’associations sont brutalisés.  Mais c’est sans compter que depuis le retour de Vladimir Poutine à la présidence en mai 2012, sa priorité est d’accorder la stabilité économique, la sécurité du pays, la restauration du sentiment patriotique.  Il pourvoit à la nation une politique étrangère forte en vue de démontrer la puissance de Moscou. L’annexion de Crimée le 18 mars 2014, qui était une partie du territoire de l’Ukraine, en témoigne de façon éloquente. Moscou signait avec les nouveaux dirigeants pro-russes de Crimée un accord au Kremlin.  De ce fait, devant les deux Chambres du Parlement, les gouverneurs et les membres du gouvernement russe, ont signé un accord. Par cette opportunité historique, la Crimée est donc officiellement rattachée à la Russie. La Crimée représente un atout stratégique pour Moscou, elle est située entre les pays baltes et la Pologne. Ces régions situées à l’Ouest de la Russie sont des têtes de pont destinées à effectuer des démonstrations de force à destination de l’Occident.  Face à cette ingérence, les Occidentaux ripostaient et annonçaient de nouvelles sanctions. Les États-Unis réclamaient des sanctions contre Moscou. Cela a occasionné du coup des tensions entre l’Occident et la Russie. Ainsi, on est en droit de se demander s’il ne s’agit pas d’une nouvelle guerre froide” s’annonçant entre les deux grandes forces économico-militaires. De plus, il existe sans ambages une véritable lutte pour l’hégémonie entre la Russie et l’Occident. Pour Moscou, la zone et l’espace géographique de l’Ukraine lui appartiennent, c’est pour cette raison qu’on a affirmé que le vol MH17 a été abattu au-dessus de l’Ukraine, par un missile probablement tiré par les rebelles pro-russes.  D’autres faits remarquables dans la guerre hégémonique renvoient indéniablement à la bataille en Syrie. C’est une crise qui a commencé en mars 2011 et qui a opposé le gouvernement syrien dite « totalitaire » à une opposition armée composée de dizaines de groupes à dominante islamiste, allant des jihadistes aux modérés, les salafistes étant eux aussi de la partie. Moscou appuie le pouvoir en place et accorde un soutien indéfectible à Bachar el-Assad. C’est pour cette raison politico-hégémonique qu’il s’oppose à toute intervention américaine et onusienne contre le pouvoir syrien. Washington, sous la présidence de B. H. Obama, a soutenu une coalition kurdo-arabe, connue sous l’appellation de Forces démocratiques syriennes (FDS).  Celles-ci constituent le seul levier américain sur le terrain syrien.  Elles sont situées dans les provinces de Hassaké et de Raqqa, au Nord-Est de la Syrie.  Elles recevaient des armes et du matériel des Etats-Unis, dont des véhicules blindés etc.  Dans cette affaire, la Russie continue de défendre ses intérêts et veut imposer sa puissance de par le monde, prête à tout faire contre ceux et celles qui s’y opposent.  Cela est prouvé par la déclaration de Vladimir Poutine à la télévision russe récemment, en annonçant qu’il faut empoisonner les traitres. C’est la raison pour laquelle l’attaque contre un ex-agent double russe en exil depuis 2010 et contre sa fille sur le sol britannique, le 4 mars 2018, a fait souffler de nouveau d’Est en Ouest un vent de guerre froide.  Cela a été visible par le fait que les États-Unis, la France, l’Allemagne, l’Angleterre et l’OTAN ont condamné unanimement cette tentative d’empoisonnement présumé de la Russie. Cet ex- agent double russe, Moscou le considérait comme un traître parce qu’il donnerait des informations au premier ministre anglais sur Vladimir Poutine. La question que l’on pourrait se poser est la suivante : pourquoi ce front commun face à Poutine, au moment où ont eu lieu des élections présidentielles en Russie ? Il semble que la raison ne soit pas seulement la tentative d’assassinat qui soit en cause.  C’est peut-être toute une série d’évènements : ce sont les cybers attaques qui ont été nombreuses contre la Grande Bretagne, l’Allemagne, la France (souvenez-vous de l’attaque contre TV 5), l’ingérence russe dans les campagnes présidentielles aux États-Unis … Et il y a aussi la Syrie ou Poutine a réagi assez mollement aux attaques chimiques du régime de Damas. Pour les occidentaux, il faillait un front uni pour dire au président russe qu’il ne pouvait pas tout se permettre, même s’il est un dirigeant fort, ayant besoin d’afficher sa puissance face à la planète entière. Au final, entre la Russie et l’Occident, Il existe un échange glacial qui est la preuve du retour d’un conflit qui a scindé le monde en deux groupes, pendant plus de 50 ans.  C’est pourquoi, les médias des pays occidentaux posent souvent cette question : sommes-nous revenus au temps de la Guerre Froide ? Si autrefois on considérait que la guerre froide n’était qu’une confrontation entre deux idéologies, on pourrait conclure qu’aujourd’hui la réponse est non. Parce que l’une des deux idéologies a disparu et elle a été remplacée en Russie par un système qui n’est ni le communisme, ni le libéralisme. Une sorte de capitalisme d’État. En tenant compte de tous ces faits, peut-on dire que la guerre froide est totalement terminée ? En tout cas, si ce n’est pas la guerre froide, la ressemblance est, pour le moins, frappante. Car on retrouve les mêmes protagonistes avec les mêmes intérêts de puissance et de domination, le même pôle « Est-Ouest », comme à l’époque de la guerre froide.  On peut donc, pour le moins, avouer que ces ressemblances sont troublantes ? Sur le plan économico-financier, même si l’Occident ne fait pas face frontalement à Moscou, les sanctions qui sont prises contre les entreprises privées et les banques de Moscou, sous la pression de Washington, sont vraiment considérables, et sans précédent depuis la fin de la guerre froide. Si les pays Occidentaux pensaient avoir renoncé à la guerre froide, ce n’est pas le cas pour la Russie. Pour Poutine et ses collaborateurs, la guerre froide ne s’est jamais terminée. La page de la guerre froide n’est pas, tout à fait, tournée. Il y a une nouvelle forme de guerre froide. Les faits montrent que la Russie est en train de reconstruire une opposition face à l’Occident. Poutine, par sa politique, le prouve et il est soudé par sa trajectoire sociale en tant qu’ancien personnel tchékiste (Membre de la police politique d’un régime communiste).  Il est donc nostalgique de l’URSS.  Tout porte à croire qu’il regrette la chute de l’ex-URSS.  Cela est visible par la politique « révisionniste » de la Russie, remettant en cause l’ordre et les frontières issues de la chute de l’URSS, en Géorgie, en Crimée et aussi à l’Est de l’Ukraine.  Pour finir, beaucoup d’observateurs ont conscience que la Russie avec Poutine a

joué un rôle hors de proportion dans le monde, particulièrement dans la crise de la Syrie.

 

DEJEAN Jean Dario,

Sociologue, diplômé en économie et en psychosociologie. Spécialiste en éducation et en prévention contre la délinquance juvénile ; en médiation sociale et familiale ; expert en criminologie.

E-Mail: djean71@yahoo.fr

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