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La Presse haïtienne perd en liberté

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La liberté de la presse est un droit. Toutefois, dans certains pays comme Haïti, ce droit n’est pas garanti à 100% et il reste beaucoup d’efforts à faire. À cet effet, l’organisation Reporters Sans Frontières (RSF) a dévoilé l’édition 2018 du classement mondial de la liberté de la presse.

Cette année, Haïti a perdu la place qu’elle occupait depuis 2015. Le pays est passé de la 53e à la 60e place. Le classement mondial de la liberté de la presse évalue chaque année la situation du journalisme dans 180 pays. Il révèle un climat de haine de plus en plus marqué, s’inquiète l’ONG dans son rapport annuel, une chute qui met à nu les problèmes dans ce secteur en Haïti et les efforts qu’il reste à faire. « Malgré la récente évolution des lois relatives à la liberté de la presse, les journalistes haïtiens sont toujours victimes d’un cruel manque de ressources financières, de l’absence de soutien de la part des institutions et d’un accès difficile à l’information. Certains subissent encore des intimidations et des agressions. Les médias privés, très liés aux intérêts de leurs actionnaires, peinent à exprimer leurs points de vue sans autocensure, vu qu’en 2017 un projet de loi sur la diffamation a été voté au Sénat, prévoyant de lourdes sanctions contre les journalistes », lit-on dans la courte justification apportée par RSF sur le classement d’Haïti.

Si Haïti avait devancé la République dominicaine en 2017, cette année nos voisins ont pris le dessus, en gardant la 59e position pour la deuxième année consécutive. Comparativement à l’année dernière, RSF a fait le même constat pour ce qui est de la République dominicaine. Selon l’organisation, la liberté de l’information en République dominicaine est fragilisée par un fort niveau de concentration et d’impunité, favorisant l’autocensure. « Les journalistes qui couvrent des sujets sensibles comme la corruption ou le narcotrafic, s’exposent entre autres à des menaces ou de violentes représailles pouvant aller jusqu’à l’assassinat de la part de fonctionnaires ou de cartels », a avancé Reporters Sans Frontières, indiquant qu’en 2016, des lois rendant la diffamation passible d’emprisonnement ont été abrogées. Une avancée majeure pour la presse et la démocratie. Cette chute d’Haïti, parue dans le rapport du RSF, intervient au moment où un journaliste photographe vient d’être porté disparu, alors que ce dernier partait à la recherche de l’information dans les quartiers de « Grand Ravine ».

 

Mis à part Haïti qui a chuté, le Costa Rica est le premier pays de la l’Amérique latine à régresser dans ce classement. Bien qu’il soit toujours dans le top 10, il est passé de la 6e à la 10e place. En dépit de ce recul, RSF affirme que le Costa Rica est le pays le mieux noté de toute l’Amérique latine, en matière de protection des droits de l’homme et de la liberté d’expression. Le Costa Rica fait figure d’exception dans une région rongée par la corruption et l’insécurité.

 

Tout au haut du classement, pas grand-chose n’a bougé. La Norvège garde sa première place. Elle est suivie par la Suède (2e), les Pays-Bas (3e), la Finlande (4e) et la Suisse (5e) qui composent le top 5 du classement. Les États-Unis de Donald Trump, pays du 1er amendement qui sacralise la liberté d’expression, perdent quant à eux deux places au classement et tombent au 45e rang. L’Europe demeure la zone géographique où la liberté de la presse est la moins menacée dans le monde. Toutefois, des assassinats de journalistes y sont également commis.

 

En 2018, la Norvège et la Corée du Nord conservent, respectivement, leur première et dernière places.

Emmanuel Saintus

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