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Les relations entre Haïti et la République Dominicaine sont au point mort

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La Fondation Zile (FZ), en partenariat avec l’Université Quisqueya, procèdera le mercredi 28 février au lancement d’une série de conférences annuelles dans les 10 départements du pays de 2018 à 2028, en vue de promouvoir le renforcement des liens entre les deux peuples qui se partagent l’île et de contribuer à une meilleure gestion des rapports bilatéraux, en utilisant les apports du défunt diplomate Guy Alexandre. Deux fois chef de mission diplomatique à Santo Domingo, de 1991 à 1997 et 2001 à 2003, Guy Alexandre a marqué un renouveau dans la gestion officielle des relations haïtiano-dominicaines, comme premier représentant d’Haïti en terre voisine de l’ère démocratique. « Il a su faire, entre autres, le bon équilibre entre la défense de ses compatriotes et l’amélioration des rapports bilatéraux » indique une note de la FZ. À la suite de son passage dans la diplomatie, Alexandre a aussi milité dans des organisations de la société civile s’occupant du dossier haïtiano-dominicain, comme le Comite Mémoire 1937 (CM37), la Fondation Zile et le Collectif haïtien sur les migrations et le développement (COHAMID) qu’il a lui-même fondé. Aussi, face à la crise diplomatique créée par l’arrêt 168-13 du Tribunal constitutionnel de la République Dominicaine de dénationalisation des Dominicains d’origine haïtienne en septembre 2013, les autorités haïtiennes ont fait appel à son expertise sur la question dominicaine, ce qui le conduira à faire partie de la délégation haïtienne au conseil permanent de l’OEA en octobre 2013. Ses précisions historiques et sur la question migratoire ont été hautement utiles à la partie haïtienne contre l’arrêt en question.

Parallèlement, la CIDH) a appelé au dialogue entre la société civile et le gouvernement de la République dominicaine, pour résoudre les conflits découlant de la migration des citoyens haïtiens. « Nous devons persévérer, vous devez participer. Nous continuerons à persévérer dans le dialogue », a déclaré le commissaire Luis Ernesto Vargas CIDH, dans une audience publique à Bogota, pour évaluer le respect des décisions du système interaméricain des droits de l’homme en République Dominicaine. Les représentants des organisations sociales du pays, tout comme le gouvernement dominicain, ont convenu d’ouvrir une « table du dialogue » pour régler le problème, une initiative qui a été saluée par le président de l’audience, Esmeralda Arosemena de Troitiño. Un porte-parole des personnes affectées par les lois migratoires du pays, Beneco Enecia, a salué « l’initiative de l’État dominicain de proposer la possibilité de créer ces “tables de dialogue’’ ». Le représentant de l’État dominicain à l’audience, également ambassadeur de la RD à l’Organisation des États américains (OEA), Gideon Santos, a averti qu’« il faudra une grande volonté politique de tous les acteurs du pays » pour impulser des changements dans la législation migratoire “. Le conflit issu de l’important flux migratoire des Haïtiens en République dominicaine, attisé par une décision controversée de la Cour constitutionnelle du pays en 2013, qui a fixé de nouveaux paramètres pour l’acquisition de la citoyenneté dans le pays. Pour sa part, la plateforme Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) a critiqué les mauvaises conditions dans lesquelles les autorités dominicaines procèdent au rapatriement des mineurs non accompagnés en Haïti. Lors d’un atelier organisé le vendredi 23 février 2018 à Lascahobas, dans le département du Plateau Central et auquel a pris part une journaliste d’AlterPresse, la plateforme GARR a plaidé en faveur d’un rapatriement dans la dignité, des mineurs non accompagnés. Lors des rapatriements, il existe différentes violations liées à la séparation des familles, principalement au niveau des différents points frontaliers, constate la responsable de communication et de plaidoyer au sein du GARR, Géralda Sainville. Les mineurs non accompagnés subissent les mêmes mauvais traitements que les adultes rapatriés, alerte-t-elle à l’attention des autorités de l’île. Les mineurs rapatriés de la République Dominicaine sont exposés à toutes sortes d’abus comme : les viols et la traite, rapporte l’officier de projet de GARR, Gervely Ténéus. Ces mineurs âgés entre 11 et 17 ans viennent, en majeure partie, du département du Plateau Central, de l’Ouest, du Nord et de l’Artibonite (Nord). Notons que, selon le directeur général du Corps spécialisé pour la Sécurité frontalière (CESFRONT), Sugar Puttzi Frugis Martinez a rapporté qu’environ « 124 000 Haïtiens sans papiers ont été renvoyés dans leur pays entre de 2017 et mars 2018 ».

Altidor Jean Hervé

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