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194 blessés par balles ont été admis à l’Hôpital universitaire la Paix

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Selon le directeur médical de l’Hôpital universitaire la Paix, situé à Delmas 33, Jean-Philippe Lerbourg, 194 personnes blessées par balles ont été admises à ce centre hospitalier, du 29 février au 9 avril 2024.  La plupart des victimes ont été atteintes de balles perdues.

Dans ses déclarations, Jean-Philippe Lerbourg a mis également l’accent sur le fait que parmi les 194 victimes admises à l’Hôpital universitaire la Paix, figurent 6 enfants, dont un, âgé de 4 ans, 31 femmes, 155 hommes, et 6 cas de décès ont été enregistrés. 

De plus, 26 personnes ont été blessées à l’arme blanche et 279 autres ont été victimes d’agressions sexuelles, physiques, psychologiques et autres, poursuit-il.

« La situation nous dépasse, nous n’avons pas assez de moyens pour prendre en charge les victimes », a déclaré le docteur Jean-Philippe Lerbourg qui précise qu’à l’heure actuelle, le centre hospitalier fait face à de graves difficultés pour trouver le carburant et l’oxygène pour administrer des soins aux malades ; pour trouver des pochettes de sang, entre autres.  Face à cette situation alarmante, il demande une assistance de la part des autorités de l’État et des partenaires.

Par ailleurs, le Programme Alimentaire Mondiale (PAM) prévient que ses stocks alimentaires pourraient être épuisés, d’ici la fin du mois d’avril, à cause de la fermeture du principal aéroport et du principal port du pays.  L’escalade de violence des gangs armés en Haïti touche les différents secteurs de la vie nationale, jusqu’à paralyser plusieurs champs d’activités sur le territoire national, notamment dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.  La réserve du PAM est en mesure de nourrir seulement 175 000 personnes pendant ce mois.

« Le PAM fait tout son possible pour atteindre les personnes les plus vulnérables, mais, au rythme actuel, nous allons manquer de stocks alimentaires d’ici fin avril.  Il faut que le port de la capitale rouvre immédiatement pour acheminer de nouveaux approvisionnements.  Nous avons également besoin d’un accès sans entrave au transport de nourriture à travers le pays, pour assurer la continuité de nos programmes », a déclaré Jean-Martin Bauer, directeur du PAM en Haïti.

Cette rupture de stock peut faire son apparition à un moment où le pays fait face à la violence des gangs, à l’instabilité politique, et où la faim touche une bonne partie des membres de la population qui n’est pas en mesure de bien prendre soin de leurs familles.  Cette situation pourrait causer un risque de malnutrition aiguë chez 125 000 enfants dans le pays.

Toutefois, l’organisme onusien rappelle que, depuis le déclenchement des scènes de violence, il a fourni de la nourriture à plus de « 500 000 personnes à travers le pays, 560 000 repas chauds ont été distribués à plus de 80 000 personnes à Port-au-Prince et ailleurs, 290 000 enfants ont reçu des repas chauds dans les écoles. »

Depuis plus d’un mois, tous les secteurs d’activités du pays sont touchés par les scènes de violence.  Les locaux des établissements scolaires et universitaires ont subi des attaques de gangs, des postes de police ont été attaqués et incendiés, sans oublier que l’hôpital général, le plus grand hôpital public du pays est fermé depuis le 30 mars, alors que l’hôpital Universitaire La Paix, un autre hôpital public situé dans la commune de Delmas, est débordé.

Selon l’OIM, en raison des actes de violence, au moins 95 000 personnes ont quitté la capitale haïtienne, Port-au-Prince, en un mois.  Ces derniers jours, les actes de violences se multiplient dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince où les gangs commettent des actes comme bon leur semble.  Dans un rapport mensuel de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), du 8 mars au 9 avril 2024, au moins 95 000 personnes ont quitté Port-au-Prince pour éviter d’être victimes de ces actes de violences.

Dans ce rapport, l’OIM précise que les personnes déplacées, en majorité (58%), ont pris des moyens de transport se dirigeant vers les départements du Grand Sud (Grande’Anse, Sud, Nippes et Sud-Est). « Il est à noter que cette région accueille déjà plus de 116 000 personnes qui avaient, en grande partie, fui la zone métropolitaine de Port-au-Prince durant des mois passés », lit-on dans ce rapport publié sur le site internet de l’OIM.

L’Organisation Internationale pour les Migrations a souligné que les provinces n’ont pas suffisamment d’infrastructures, et les communautés hôtes n’ont pas de ressources suffisantes qui peuvent leur permettre de faire face à ces flux de déplacements massifs venant de la capitale.

Emmanuel Saintus

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